Inquiétude en Ukraine face au « prix de la paix » dans le Donbass avec Moscou

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Le président Volodymyr Zelensky, est soupçonné d’être prêt à faire de lourdes concessions à son homologue russe, Vladimir Poutine, pour sortir du conflit.

Par Publié aujourd’hui à 11h06

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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, le 29 août à Kiev.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, le 29 août à Kiev. Gleb Garanich / REUTERS

Ils étaient plusieurs centaines à crier leur révolte sous les fenêtres du palais présidentiel à Kiev. Pas assez, sans doute, pour inverser le cours de l’histoire, mais suffisamment, ­pensent-ils, pour alerter le fougueux président ukrainien, Volodymyr Zelensky, qu’à trop vouloir la paix, il pourrait bien perdre la guerre.

A la veille du week-end des 21 et 22 septembre, les pancartes brandies dénoncent « la trahison normande » pour évoquer le sommet dit « du format Normandie », censé réunir les présidents d’Ukraine et de Russie aux côtés du chef de l’Etat français et de la chancelière allemande, afin d’obtenir une résolution du conflit dans le Donbass dans le cadre des accords de Minsk, conclus en 2015 mais jamais appliqués. Une réunion de ce sommet, après des années d’impasse diplomatique, est espérée d’ici quelques semaines. Mais la foule redoute que, de guerre lasse, Volodymyr Zelensky, arrivé au pouvoir il y a six mois à peine, fasse d’irrémédiables concessions à la Russie lors de ces tractations. Une lettre ouverte signée par des artistes, journalistes et anciens députés a aussi été transmise au président pour le mettre en garde.

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M. Zelensky prétend réussir là où son prédécesseur, Petro Porochenko, a échoué : mettre fin à cinq ans d’un conflit qui meurtrit la partie orientale du pays. Les affrontements dans le Donbass entre les séparatistes soutenus par la Russie et l’armée ukrainienne ont fait, selon le décompte des Nations unies, quelque 13 000 morts. Et le très populaire président s’est fait élire, en grande partie, sur la promesse de régler ce confit : 71,5 % des Ukrainiens font d’un cessez-le-feu durable dans la région une priorité absolue, avant même l’amélioration du niveau de vie, la lutte contre la corruption et l’influence sournoise des oligarques en politique, indique un sondage Initiatives démocratiques publié en septembre. « Plus on se rapproche des lignes de front, plus les Ukrainiens veulent la paix, mais certaines conditions à cette paix restent pour tous inacceptables », pointe la sociologue Ioulia Shukan, maîtresse de conférences en études slaves à l’université Paris-Nanterre (Paris-X).

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Pour faire taire les armes, les Ukrainiens seraient-ils prêts à sacrifier leur souveraineté dans le Donbass ? L’inexpérience du chef d’Etat ukrainien dans ces tractations délicates inquiète. Ajoutant à la confusion ambiante, le ministre des affaires étrangères ukrainien, Vadym Prystaiko, répète depuis la mi-septembre que les négociations se fonderont sur la « formule Steinmeier » : du nom du ministre des affaires étrangères allemand, cette formule datée de 2016 se veut une version simplifiée des accords de Minsk signés en 2015, le point essentiel en étant la tenue d’élections dans les régions sous conflit sous la supervision de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Mais la formule est suffisamment vague et ambiguë pour qu’une partie des Ukrainiens, notamment les manifestants de Kiev, redoutent qu’un tel scrutin se déroule « sous la muselière de mitrailleuses russes », condamnant les territoires à un sort similaire à celui de la Crimée, annexée par la Russie en 2014.

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