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Bon nombre de gens qui résident dans les alentours de la clinique Darné ne savent plus à quel saint se vouer. Ils lui reprochent de polluer l’air en brûlant ses déchets médicaux. L’établissement hospitalier dément.
Fumée noirâtre, odeur nauséabonde, escarbilles qui flottent dans la maison… Ce sont les complaintes des habitants des environs de la clinique Darné. Ils lui reprochent de faire brûler ses déchets médicaux avec tout ce que cela comporte comme effets désagréables. Cependant, aucune amélioration de la situation n’a été notée à ce jour.
Bruno Lesur est très remonté. Tout comme ses voisins. Cela fait plusieurs années, explique-t-il, qu’il a déposé des plaintes chez diverses instances – la police, police de l’environnement, ministère de la Santé, mairie de Curepipe, clinique Darné – pour dénoncer la destruction par le feu des déchets médicaux dans une région résidentielle. Jusqu’à présent, le problème n’a pas été résolu, ajoute-t-il. Il semblerait que la clinique fait la sourde oreille à ces récriminations et que les autorités sont impuissantes.
Responsable du Syndic des appartements situés à l’arrière de la clinique, Bruno Lesur ne sait plus à quel saint se vouer. En plus de ses démarches pour que la clinique prenne d’autres dispositions pour disposer de ses déchets médicaux, il a fait circuler une pétition, comprenant plus d’une centaine de signatures, il y a quelques années. Suite à cela, la clinique a pris deux mesures : le rehaussement de la cheminée et l’incinération des déchets la nuit.
Néanmoins, le problème reste entier pour les habitants. « Il y a des flammèches qui viennent se poser sur le rebord des fenêtres et des balcons et nous ne pouvons pas tout le temps les garder fermés », confie une résidente sous le couvert de l’anonymat. Un autre ajoute que des effluves malodorantes se dégagent de la cheminée.
Pour Bruno Lesur, ces fumées de ces déchets médicaux peuvent être toxiques et sources de problèmes respiratoires, voire cancérigènes. Il espère que des mesures appropriées soient prises afin d’assainir la situation. La réponse du ministère de la Santé est attendue à ce sujet.
Normes et procédures
En réponse aux critiques des habitants des environs, la clinique Darné a affirmé qu’elle s’assure de la bonne gestion des déchets en respectant les procédures contrôlées et sécurisées. La direction précise aussi que c’est uniquement les déchets de l’établissement qui sont incinérés, soit un maximum de 100 kg quotidiennement.
Un processus de tri définit les catégories de déchets à brûler. Des tests réguliers sur la qualité de l’air ambiant et les espaces extérieurs avoisinants sont aussi effectués, selon la clinique.
La direction ajoute qu’elle n’a pas d’autres moyens pour disposer de ses déchets mais qu’elle suit le cadre réglementaire, la planification, la minimisation et le recyclage des déchets répondant aux normes nationales.
Faits et chiffres
• 85% environ des déchets liés aux soins de santé ne sont pas dangereux.
• 15% restants sont considérés comme dangereux et peuvent être infectieux, chimiques ou radioactifs.
• 16 milliards d’injections sont effectuées approximativement dans le monde. Toutes les aiguilles et les seringues usagées ne sont pas correctement éliminées.
• Les déchets liés aux soins de santé et incinérés, parfois à ciel ouvert, peuvent entraîner l’émission de dioxines, de furanes et de particules.
• Les mesures assurant une gestion des déchets liés aux soins de santé peuvent éviter des répercussions indésirables pour la santé liée aux rejets involontaires de substances chimiques ou biologiques dangereuses, dont des micro-organismes résistants dans l’environnement.
Source : Organisation mondiale de la santé
Types de déchets
Les déchets médicaux sont multiples. Parmi, il y a les déchets infectieux (déchets contaminés par du sang et d’autres liquides corporels) ; déchets anatomiques (tissus et organes du corps humain ou liquides corporels) ; objets pointus et tranchants (seringues, aiguilles, scalpels et lames de rasoir jetables) ; produits chimiques (solvants utilisés pour des préparations de laboratoire, désinfectants et métaux lourds présents dans des dispositifs médicaux) ; produits pharmaceutiques (médicaments, vaccins et sérums périmés, inutilisés et contaminés) ; déchets génotoxiques (cancérogènes, mutagènes ou tératogènes et, par exemple, les médicaments cytotoxiques utilisés dans le traitement du cancer et leurs métabolites) ; déchets radioactifs (produits contaminés par des radionucléides, y compris le matériel de diagnostic radioactif ou matériel de radiothérapie).
Ces différents déchets peuvent avoir un impact sur l’environnement. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), « le traitement et l’élimination des déchets liés aux soins peuvent entraîner indirectement des risques pour la santé en raison du rejet d’agents pathogènes et de polluants toxiques dans l’environnement ».
L’OMS souligne que l’enfouissement des déchets peut contaminer l’eau de boisson s’il n’est pas fait correctement. L’organisme fait aussi ressortir que seuls les incinérateurs modernes, qui peuvent atteindre une température entre 850 et 1100 °C et équipés d’un dispositif d’épuration des gaz d’échappement sont conformes aux normes internationales relatives aux émissions de dioxines et de furanes.
Source : OMS
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