« Il y a eu un changement de génération parmi les économistes allemands »

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L’économiste autrichien Gabriel Felbermayr est depuis 2019 directeur de l’Institut pour l’économie mondiale de Kiel, l’un des plus prestigieux centres de recherche économique d’Allemagne. Il est spécialisé en économie internationale, champ d’étude pour lequel il est une des références mondiales.

Vous avez signé au mois de mars, avec d’autres économistes influents, une tribune dans « Le Monde » en faveur de l’émission de titres de dette européenne commune à hauteur de 1 000 milliards d’euros pour contrer les effets de la crise sanitaire en Europe. C’est une évolution forte par rapport aux positions allemandes défendues lors de la crise de l’euro en 2011-2012. Comment ce groupe d’économistes d’horizons différents est-il arrivé à la conviction qu’il fallait défendre l’idée de « coronabonds » ?

Déjà, lors de la crise de l’euro, la discussion sur les eurobonds n’avait pas été menée de façon univoque en Allemagne. Certains économistes, comme Peter Bofinger, s’étaient prononcés en faveur de cet instrument. Mais d’autres, comme Hans-Werner Sinn, président à l’époque de l’IFO, l’Institut de conjoncture de Munich, étaient farouchement contre. Aujourd’hui, il y a eu un changement de génération parmi les économistes.

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Ceux formés uniquement en Allemagne, très marqués par les principes traditionnels allemands, n’ont plus autant d’influence. On a vu émerger une analyse plus moderne et plus internationale, moins marquée par les idéologies, de l’expérience des dix dernières années. Beaucoup d’économistes des nouvelles générations ont affirmé qu’on ne peut pas dire que l’Union européenne soit dotée de structures efficaces et solides. L’idée s’est imposée peu à peu que nous avions besoin d’une politique budgétaire plus forte au niveau européen.

Vous êtes de nationalité autrichienne. Lors des discussions sur le plan de relance européen, au mois de juillet, on a vu Vienne adopter une position radicale qui semblait jusqu’ici très « allemande ». Est-ce simplement un jeu de politique européenne ?

L’Autriche n’était pas toute seule à défendre cette position, elle s’est alliée avec les Pays-Bas, la Suède et le Danemark – ils ont été surnommés les « quatre frugaux ». D’un point de vue de politique européenne, je trouve plutôt utile qu’il y ait eu sur ce sujet un contrepoids politique, capable d’incarner une opposition. On peut dire que c’est le Brexit qui a fait émerger les « quatre frugaux ». Le Royaume-Uni parti, l’axe franco-allemand est devenu beaucoup plus puissant, il y avait une nécessité de le contrebalancer.

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