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Tribune. Comme un courant qui déjoue l’une après l’autre les digues mises pour contenir son passage, le processus constituant chilien vient de franchir un autre pas décisif lors de l’élection de l’Assemblée constituante des 15 et 16 mai.
Après le référendum du 25 octobre 2020, qui avait écarté à une très large majorité la procédure la plus limitative de révision constitutionnelle, l’espoir des secteurs conservateurs de compter une minorité de blocage semble définitivement écarté. L’une des règles les plus limitatives du pacte constitutionnel conclu par les forces parlementaires, en novembre 2019, exige la majorité des deux tiers pour modifier les normes de la Constitution actuelle, conçue par la dictature du général Pinochet (1973-1990). La revendication d’une nouvelle Constitution était née dans la rue, lors de la rébellion populaire en octobre 2019.
La droite chilienne avait parié sur l’unité de son camp, allant jusqu’à en intégrer son aile extrême, mais elle ne recueille que 37 sièges. Cette élection amorce aussi le déclin des forces de centre gauche qui avaient piloté la transition démocratique, tout en laissant intouché le modèle économique néolibéral mis en cause par les manifestants d’il y a deux ans. Leur vieille alliance est devancée par la gauche, réunie autour du Parti communiste et des forces de gauche du Frente Amplio, qui obtient 28 sièges.
Irruption des candidats indépendants
Mais l’élément le plus marquant est l’irruption des candidats indépendants (48 au moins, plus ceux intégrés comme tels par les alliances partisanes), dont la force la plus structurée, la « liste du peuple », est issue directement du mouvement de 2019. Si l’on ajoute à ce fait l’élection séparée des 17 représentants des peuples autochtones et l’importance des élues féministes, épaulée par la règle de la parité absolue femmes-hommes, la convention qui devra élaborer une nouvelle Constitution présente un visage inédit, plein de promesses de renouveau, non seulement par rapport à l’histoire chilienne (ce sera la première Constitution élaborée par un corps élu), mais peut-être aussi au constitutionnalisme tout court.
Nous ne pouvons rien prédire du produit final de cette assemblée qui se réunira à partir de juin, pour un an au maximum. Les conventions constituantes ont leurs propres dynamiques, dont la capacité de création, l’écho des propositions sur l’opinion publique, l’apparition des accords imprévus qui peuvent se multiplier, encore plus dans une configuration comme celle que l’on vient de voir (on estime que deux tiers des élus n’ont pas eu d’expérience partisane préalable).
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