« Il n’y aura pas de réconciliation entre la France et la Russie sans progrès visible en Ukraine »

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Spécialiste des questions internationales et personnage influent à Moscou, Andreï Kortunov n’attend pas d’« avancée fracassante » de la rencontre entre les présidents Poutine et Macron au fort de Brégançon, lundi, mais considère que des « progrès modestes sur quelques problèmes importants constitueraient déjà une réussite non négligeable au vu des circonstances ».

Propos recueillis par Publié aujourd’hui à 06h26

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Emmanuel Macron et Vladimir Poutine lors d’une rencontre au palais de Versailles (Yvelines), en mai 2017.
Emmanuel Macron et Vladimir Poutine lors d’une rencontre au palais de Versailles (Yvelines), en mai 2017. ETIENNE LAURENT / AFP

A quelques heures de la rencontre entre les présidents de la Russie et de la France, Vladimir Poutine et Emmanuel Macron, au fort de Brégançon (Var), le lundi 19 août, Andreï Kortunov, directeur général du Conseil russe des affaires internationales, un think tank très influent en Russie et proche du chef de l’Etat russe, analyse l’enjeu de cette rencontre bilatérale. M. Kortunov a enseigné dans plusieurs universités en Europe, en Russie et aux Etats-Unis et a présidé plusieurs ONG et fondations en Russie.

Lire aussi Macron recevra Poutine à Brégançon en août, signe d’un nouveau rapprochement franco-russe

Pourquoi les présidents français et russe ont-ils décidé de se rencontrer en France le 19 août ? Peut-on parler d’un « reset » (redémarrage) des relations franco-russes ?

Parler de reset est sans doute excessif. La France appartient à la fois à l’OTAN et à l’Union européenne (UE) et elle n’est certainement pas prête à remettre en question l’intégrité de ces deux institutions en procédant à un reset séparé avec la Russie. Cependant, les deux présidents espèrent tirer profit de cette rencontre.

Pour Emmanuel Macron, il s’agit d’une nouvelle occasion de revendiquer le rôle déterminant de la France dans l’orientation de la politique étrangère de l’UE, notamment à la veille du prochain G7 et de la réunion au sommet du format Normandie [Allemagne, France, Russie et Ukraine], deux rencontres qui se tiendront en France. Quant à Vladimir Poutine, il estime que son déplacement en France constitue une nouvelle démonstration que la Russie n’est pas isolée ni ostracisée sur la scène politique européenne. Poutine sait par ailleurs qu’avec le retrait annoncé, et donc l’affaiblissement progressif d’Angela Merkel, Emmanuel Macron va acquérir – au moins relativement – un poids croissant en Europe.

Comment définiriez-vous la relation entre les deux hommes ?

Je ne crois pas que Macron soit un interlocuteur facile pour Vladimir Poutine. Le président russe préférerait sans doute avoir affaire à quelqu’un comme Jacques Chirac ou François Fillon. Emmanuel Macron a quand même vingt-cinq ans de moins que Vladimir Poutine, il est issu de la « génération X », alors que Vladimir Poutine est né pendant le baby-boom d’après-guerre. J’imagine qu’il est beaucoup plus facile pour Emmanuel Macron de communiquer avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui a à peu près le même âge que lui.

Mais la différence d’âge n’empêche pas forcément une chimie positive entre les présidents français et russe. Ils se sont déjà rencontrés à plusieurs reprises et il semble qu’ils s’entendent plutôt bien. Je n’en suis pas certain, mais je pense que, pour Emmanuel Macron, il est moins pénible et moins frustrant de traiter avec Vladimir Poutine que d’avoir affaire à Donald Trump.

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