« Il n’y a aucun intérêt à élire des députés européens qui ne défendront ni l’Europe ni l’écologie »

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Alain Lipietz, figure d’Europe Ecologie-Les Verts et ancien député européen, conteste dans une tribune au « Monde » l’argumentation des partisans d’une fusion des listes écologiques et de gauche aux élections européennes.

Publié aujourd’hui à 14h50 Temps de Lecture 4 min.

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« Tel est le vrai enjeu pour la gauche du XXIe siècle : sauver et changer l’Europe, pour sauver la paix, le climat et la planète, et recoudre en France une société déchirée par les inégalités et la disparition de services publics » (Photo: Parlement européen, Bruxelles, en 2017).
« Tel est le vrai enjeu pour la gauche du XXIe siècle : sauver et changer l’Europe, pour sauver la paix, le climat et la planète, et recoudre en France une société déchirée par les inégalités et la disparition de services publics » (Photo: Parlement européen, Bruxelles, en 2017). DPA / Photononstop

Tribune. Je voudrais comprendre. Depuis plusieurs semaines, la presse répète aux écologistes : « Pourquoi refuser une liste unique aux élections européennes avec le PCF, le PS, Génération.s, voire La France insoumise ? Isolés, vous allez dans le mur. » En trente ans dans le « groupe de tête » des listes vertes, je n’avais jamais entendu pareille question. Les élections européennes, seules à la proportionnelle intégrale, semblaient aux commentateurs l’expression naturelle des différentes sensibilités, sans les calculs tactiques où l’on choisit « le moins pire » pour être chaque fois encore plus déçu.

Qu’est-ce qui a changé ? Pour la planète : les deux ans que nous accorde le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) pour inverser les émissions de gaz à effet de serre, si l’on veut éviter les +2° C. Tandis qu’explose la crise alimentation-santé (malbouffe au Nord et faim au Sud) et que menace la sixième extinction des espèces sous le poids de l’agriculture et de la pêche industrielle.

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A cette situation, il faut des réponses locales et globales, et l’Europe pèsera – ou pas – d’un poids décisif dans la mobilisation mondiale et dans l’efficacité des politiques locales. Cela suppose d’abord que l’on fasse de la crise écologique l’objectif prioritaire, et que l’on exige plus d’Europe et mieux d’Europe.

Or, il n’y a là-dessus, hélas, aucune unanimité entre les forces politiques que l’on appelle ainsi à former une liste unique ! Elles peuvent certes gouverner ensemble une municipalité. Mais dans une élection européenne, chaque voix compte pour élire une députée ou un député (par la proportionnelle), et chaque élu compte sur chaque directive (car à Bruxelles sur chaque vote il faut une « majorité d’idée »).

Verra -t-on le PCF voter le renforcement de l’Europe ?

Sous le titre « Plus d’excuse pour ne pas mener les combats ensemble ! », Place publique – le mouvement lancé par Raphaël Glucksmann –, a énuméré les « dix points » qui, à l’en croire, feraient consensus à gauche, parmi lesquels « faire passer l’écologie avant l’austérité », « bâtir une société respectueuse du vivant » et instaurer « une fiscalité européenne juste ».

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C’est triste à dire, mais si au Parlement européen le groupe des Verts a soutenu en effet ces orientations, c’est très loin d’être le cas des autres forces politiques !

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