« Il n’est pas exclu qu’à terme, le piège de la dette se referme sur la Chine »

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Malgré sa taille, la Chine n’a pas les moyens d’obtenir par la force le remboursement de prêts quand ses débiteurs ne respectent pas leurs engagement, observe le correspondant du « Monde » à Pékin, Frédéric Lemaître, dans sa chronique.

Publié aujourd’hui à 06h30 Temps de Lecture 3 min.

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Chronique. Dans une vidéo qu’il vient de mettre en ligne sur YouTube, le gouvernement américain s’en prend une nouvelle fois au tentaculaire projet chinois d’investissement des routes de la soie avec ce slogan simple : « Ne tombez pas dans le piège de la dette ». L’argument est récurrent. En novembre 2018, un sommet de l’APEC (Coopération économique pour l’Asie-Pacifique) s’était pour la première fois conclu sans communiqué final, en raison de divergences sino-américaines sur ce thème. Le vice-président américain, Mike Pence, n’y était pas allé de main morte. Il avait opposé les – bons – investissements privés américains, qui créent des emplois, « à la dangereuse diplomatie de la dette que la Chine met en place dans la région et qui amène certains pays, du Sri Lanka aux Maldives et à la Malaisie, à avoir de sérieux problèmes de dettes après avoir accepté des prêts qui ne sont pas transparents ».

« Incapable d’honorer ses engagements, le Sri Lanka a dû céder à la Chine le port en eaux profondes de Hambantota pendant 99 ans en échange de l’annulation de sa dette »

C’est, semble-t-il, un économiste indien qui, le premier, a pointé le danger. Dès janvier 2017, Brahma Chellaney expliquait dans Project Syndicate qu’en aidant des pays émergents à se doter d’infrastructures modernes, la Chine se préoccupait moins de leur développement que de son propre accès à des ressources naturelles ou à de nouveaux débouchés pour ses exportations. Surtout, expliquait-il, lorsque la Chine offrait des prêts à ces pays pour développer leurs infrastructures (routes, ports, chemins de fer), ceux-ci se retrouvaient économiquement piégés et, du coup, politiquement dépendants de leur nouveau banquier. Un exemple a frappé les esprits : le Sri Lanka. Au grand dam de l’Inde voisine, ce petit Etat insulaire, incapable d’honorer ses engagements vis-à-vis de Pékin, a dû céder à la Chine le port en eaux profondes de Hambantota pendant 99 ans en échange de l’annulation de sa dette.

Annulations et renégociations

Mais la nouveauté est qu’en fait, ces critiques tendent à s’estomper. Le 26 avril, intervenant lors du deuxième Forum des routes de la soie après le président Xi Jinping, Christine Lagarde donnait sa bénédiction aux autorités chinoises : « Le nouveau cadre de soutenabilité de la dette qui va être utilisé pour évaluer les projets BRI [Belt and Road initiative] constitue un mouvement significatif dans la bonne direction », a déclaré la directrice générale du Fonds monétaire international. De fait, les autorités chinoises sont conscientes du problème.

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