« Il faut éviter l’impasse politique et sociale vers laquelle la Nouvelle-Calédonie se dirige en cas de nouveau référendum »

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Tribune. Grâce au travail sur les conséquences du « oui » et du « non » engagé par le ministre des outre-mer, Sébastien Lecornu, la Nouvelle-Calédonie et ses habitants sauront précisément ce qu’ils engageront lors d’un éventuel troisième vote. Cette réflexion a le mérite d’extirper le débat politique calédonien de son penchant idéologique. Toutefois, deux questions restent en suspens : quand voter ? Dans quel but ?

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Tandis que la tenue d’un troisième référendum s’organise, certains seraient tentés de repousser cette échéance à 2022. Ce positionnement électoraliste est dangereux. D’abord parce qu’il contraint les Calédoniens à rester dans une situation de tension et d’incertitude pendant encore plus d’un an, les condamnant à un immobilisme politique et économique qui n’a déjà que trop duré. Ensuite parce qu’il fait peser un risque majeur de déstabilisation sur l’élection présidentielle. Alors que les sujets régaliens seront au centre de la prochaine campagne présidentielle, il serait irresponsable que la possibilité d’instrumentaliser politiquement des événements survenant en Nouvelle-Calédonie ne soit pas prise en compte.

Rompre au plus vite avec l’accord de Nouméa

L’histoire nous ayant déjà démontré que la superposition d’échéances politiques métropolitaines et calédoniennes ne fait pas bon ménage, il semble évident qu’il faille, si référendum il y a, en finir avec l’accord de Nouméa avant le début de l’année 2022. En votant en 2021, les Calédoniens pourraient enfin lever le voile de l’incertitude qui pèse sur leur avenir depuis trop longtemps. Ils pourront ainsi travailler dès la fin de cette année à la construction de leur avenir commun.

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Toutefois, il serait bienvenu de pouvoir éviter un tel vote. L’actualité de ces derniers mois a apporté, s’il le fallait encore, les derniers éléments pour nous convaincre qu’il était temps de rompre, au plus vite, avec l’accord de Nouméa.

La Nouvelle-Calédonie reste encore profondément fracturée entre deux sociétés. Si elles se connaissent et s’acceptent mieux qu’il y a trente ans, elles ne s’entendent toujours pas sur le chemin à emprunter dans le futur. Ces différences de perception ont pu générer des résurgences de tensions. Ce fut notamment le cas lors de la cession de l’usine du Sud, au début de l’année. L’opposition frontale entre deux visions a alors engendré d’odieuses exactions contre les communautés qui étaient en faveur de la reprise de l’usine.

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En enfermant les Calédoniens dans une succession de référendums couperets, l’accord de Nouméa ne peut participer qu’à l’accroissement des tensions au sein d’une société où les divergences de vision sont encore trop importantes. Obliger, une troisième fois, les Calédoniens à vivre une campagne référendaire à l’issue de laquelle ils répéteront une volonté déjà exprimée n’a pas de sens. Pis, cette contrainte désacralise le processus démocratique. En n’apportant aucune réponse viable, ce processus encourage même la radicalisation des discours et des actions.

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