« Il existe entre nous des différences de mentalité »

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Dans un entretien recueilli par le « Süddeutsche Zeitung » et partagé dans le cadre du réseau Europa (dont « Le Monde » fait partie), la chancelière allemande a néanmoins déclaré être « largement sur la même longueur d’ondes » que le président français.

Publié aujourd’hui à 21h18, mis à jour à 21h49

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Angela Merkel et Emmanuel Macron, le 29 avril à Berlin.
Angela Merkel et Emmanuel Macron, le 29 avril à Berlin. HANNIBAL HANSCHKE / REUTERS

Cet entretien – le seul qu’Angela Merkel ait accordé avant les élections au Parlement européen – a été recueilli le 10 mai à Berlin par les journalistes du quotidien allemand Süddeutsche Zeitung, Nico Fried et Stefan Kornelius. La chancellerie a souhaité le mettre à la disposition des autres journaux du réseau Europa, dont Le Monde fait partie, et en a assuré la traduction. En voici les principaux extraits.

Madame la chancelière, l’Europe s’apprête-t-elle à faire face à une élection cruciale ?

Angela Merkel : Il s’agit en tout cas d’une élection importante, d’une élection particulière. Beaucoup s’inquiètent pour l’Europe, moi aussi. Je me sens de ce fait encore plus responsable de me préoccuper avec d’autres du destin de cette Europe.

Diriez-vous que « jamais l’Europe n’a été autant en danger » ?

Il m’est difficile de comparer la situation actuelle de l’Europe avec les dangers des décennies passées car je ne m’en occupais pas à l’époque alors que je suis aujourd’hui activement impliquée. Il est plus facile de juger de l’extérieur. Néanmoins, l’Europe doit se repositionner dans un monde transformé, c’est un fait. Certaines certitudes qui ont grandi dans l’ordre d’après-guerre n’ont plus cours.

C’est une citation d’Emmanuel Macron, le président français, lui aussi activement impliqué.

C’est exact, mais il ne l’est pas depuis longtemps. Il apporte en quelque sorte encore un peu un regard neuf. Il est bon pour nous de voir l’Europe sous des angles différents. La référence à sept décennies de paix ne suffit plus pour justifier l’Europe. Mais si l’on ne parvenait plus à justifier l’Europe dans la perspective de demain, le projet de paix serait, lui aussi, remis en cause plus rapidement que l’on ne pense.

On vous a reproché d’avoir par deux fois divisé l’Europe, dans la crise monétaire et dans la politique migratoire, ce qui a influé sur la capacité d’action de l’Union européenne et sa crédibilité auprès des citoyens.

Il faut toujours peser aussi les répercussions qu’aurait eues la politique inverse. Il y a eu entre-temps un large consensus dans la politique migratoire : la protection de nos frontières extérieures européennes, la responsabilité pour l’Afrique, la politique de développement, mais aussi le soutien aux questions de sécurité et dans la lutte contre le terrorisme – tout cela fait l’unanimité entre les Etats membres. Nous restons en désaccord sur la question de savoir si tous les Etats membres doivent accueillir au moins un certain nombre de réfugiés ou si on laisse les Etats membres méditerranéens et quelques autres pays les plus concernés seuls face au problème. Nous devons poursuivre nos efforts.

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