Il était une fois le multilatéralisme

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Apparue au XVIIIe siècle, cette idée ne se concrétise qu’après la première guerre mondiale. Ce vieux rêve, remis en cause notamment par l’arrivée de Donald Trump aux Etats-Unis, est pourtant plus nécessaire que jamais.

Par Publié aujourd’hui à 07h00

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Histoire d’une notion. C’est un vieux rêve que celui du multilatéralisme. Il inspira le système onusien né du « plus jamais ça » d’après la seconde guerre mondiale – et il est aujourd’hui remis en cause par le pays qui en fut autrefois le pilier. « En tant que président des Etats-Unis, je mettrai toujours l’Amérique en premier. Tout comme vous, en tant que leaders de vos pays, mettez toujours et devez toujours mettre vos pays en premier », lançait Donald Trump en septembre 2017.

Depuis son arrivée à la Maison Blanche, il a retiré la signature des Etats-Unis sur nombre de traités signés par Washington, de l’accord de Paris sur le climat à celui sur le nucléaire iranien en passant par le texte conclu avec la Russie sur la limitation des armements nucléaires intermédiaires. Le multilatéralisme est aujourd’hui menacé comme jamais.

L’idée est pourtant très ancienne : elle remonte aux Lumières. Créer, en lieu et place d’un monde fondé sur la loi du plus fort, une large société d’Etats, égaux en droit comme en devoirs, dotée de mécanismes de règlement pacifique des différends : le concept apparaît, dès le XVIIIsiècle, sous la plume de Grotius, Jean-Jacques Rousseau et Emmanuel Kant, qui rédige en 1795 un Projet de paix perpétuelle. Le contrat social ne doit pas, selon eux, se limiter à quelques nations mais impliquer l’humanité tout entière.

La première expression diplomatique de cette approche collective est le congrès de Vienne de 1815

« Il est difficile de déterminer la date de l’apparition du mot lui-même mais on parle déjà, à l’époque, de latéralité et de multilatéralité, assure Bertrand Badie, professeur émérite à Sciences Po Paris. Le concept d’universel est bien là. »

Même si elle est tâtonnante, la première expression diplomatique de cette approche collective est le congrès de Vienne de 1815. Sur les décombres de l’aventure napoléonienne, les quatre vainqueurs (le Royaume-Uni, l’empire d’Autriche, l’empire de Russie et le Royaume de Prusse), ensuite rejoints par la France, comprennent qu’ils risquent d’être balayés s’ils ne construisent pas un ordre européen stable fondé sur un véritable « concert des nations ». Ce projet inclusif garantit un siècle de paix relative sur le Vieux Continent : c’est dans cet esprit que se tient, en 1856, à Paris, après la guerre de Crimée, la première véritable conférence de paix multilatérale. La communauté internationale commence à prendre forme.

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