« Il est urgent de soutenir ces millions de personnes du monde en développement »

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« Sans travail, sans revenu, et plus sujet que les travailleurs du secteur formel à la propagation du virus, le mal-être social des travailleurs informels peut vite devenir politiquement ingérable ». Photo : scène prise à Srinagar (Inde) pendant le confinement le 14 avril 2020.
« Sans travail, sans revenu, et plus sujet que les travailleurs du secteur formel à la propagation du virus, le mal-être social des travailleurs informels peut vite devenir politiquement ingérable ». Photo : scène prise à Srinagar (Inde) pendant le confinement le 14 avril 2020. TAUSEEF MUSTAFA / AFP

Tribune. La stratégie de confinement maximum adoptée par les pays du Nord résulte d’un arbitrage difficile entre vies humaines et économie. La situation s’avère autrement plus difficile dans les pays du Sud. Certains ont avec raison immédiatement adopté la stratégie de confinement volontaire ou autoritaire appliquée par les pays développés et la Chine.

Se donner du temps était d’autant plus crucial que les contraintes sanitaires – lits de réanimation, respirateurs et surtout matériel de test – y sont beaucoup plus fortes, et l’espoir de les desserrer rapidement dans un contexte de pénurie globale est plutôt mince.

Une difficulté additionnelle par rapport aux pays développés est l’existence d’un vaste secteur informel constitué de travailleurs indépendants ou de salariés occasionnels non ou peu couverts par la sécurité sociale, souvent pauvres et logés de façon précaire. Dans les agglomérations urbaines, cet état de fait entraîne deux contraintes majeures.

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La première est physique : comment confiner et protéger les familles les plus démunies du secteur informel qui vivent à cinq par pièce et à moins d’un mètre les unes des autres dans ces gigantesques quartiers insalubres des grandes métropoles ?

La seconde est économique. Comment maintenir un pouvoir d’achat minimum pour l’ensemble de ces travailleurs informels, et pas seulement les plus pauvres, coupés de leur principale source de revenu, c’est-à-dire les services rendus aux salariés, professions libérales et cadres supérieurs qui constituent le secteur formel, eux-mêmes en confinement strict ?

Faciliter le recours des pays du Sud à l’endettement international

En supposant que le confinement fonctionne auprès de ce secteur formel à peu près comme dans les pays du Nord, ce qui reste à prouver, les ménages concernés percevront une compensation de la part de leurs employeurs, ou même de l’Etat. Mais la réduction drastique de leurs dépenses de consommation est en même temps en train d’étrangler l’activité du secteur informel, c’est-à-dire la fourniture de services tels que ceux des personnels de ménage, coiffeurs, plombiers, électriciens, serveurs, ou réparateurs – le plus souvent payés à la prestation et de la main à la main.

Comment va survivre cette population, sans travail, sans épargne ni patrimoine, si on veut en plus la confiner ? Comment peut-on même l’aider sans canaux de transmission permettant à l’Etat de lui transférer les ressources nécessaires à sa survie ? Il faut vite trouver les moyens et les ressources pour soutenir ces centaines de millions de personnes du monde en développement.

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