Il est comme ça… Thierry Breton

0
173

[ad_1]

Chronique. Chaque semaine, Philippe Ridet croque une personnalité qui fait l’actualité. Comme le futur commissaire européen au marché intérieur qui a dû se délester de ses fonctions et autres valeurs sonnantes et trébuchantes pour que les eurodéputés l’adoubent.

Publié aujourd’hui à 08h45 Temps de Lecture 2 min.

Article réservé aux abonnés

Damien Cuypers pour M Le magazine du Monde

En général quand il arrive, c’est mauvais signe. Bull en 1993, Thomson Multimédia en 1997, qu’Alain Juppé était prête à brader pour « un franc », France Télécom en 2002, jusqu’à la société informatique Atos 2008… Autant d’entreprises mal en point que Thierry Breton l’homme qui se peigne avec « les pattes de son réveil » (vieille expression ringardisée par le progrès technologique) est parvenu à relancer. Que la France l’ait désigné pour occuper la poste de commissaire européen du marché intérieur, de l’industrie, du numérique, de la défense et de l’espace (on en passe) en dit long sur l’idée qu’Emmanuel Macron se fait de la santé de notre continent politique. Pour que les eurodéputés entérinent sa nomination, le 14 novembre, il a évalué un possible conflit d’intérêt entre les nouvelles fonctions et les anciennes, Atos ayant reçu des fonds de l’Union, en mettant fin à ses fonctions dans cette société et liquidé 500 000 actions qu’il détenait pour une valeur de 46 millions d’euros. Bref, il était chaud patate…

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Commission européenne : Thierry Breton adoubé par les eurodéputés

On en entend certains qui maugréent déjà. Quoi ? Encore un privilégié ! Toujours les mêmes qu’on voit partout ! A 64 ans, quel besoin éprouve l’ancien diplômé de l’école d’ingénieurs Supélec et ancien ministre des finances de Jacques Chirac, de 2005 à 2007, de s’offrir des prolongations à Bruxelles pour un salaire de 270 000 euros par an ? « Les cadors on les r’trouve aux belles places, nickel », chantait déjà Alain Souchon en 1988.

De nombreux amis

Il faut dire que Thierry Breton en plus de ses qualités a des amis. Il part parfois en vacances avec le milliardaire Bernard Arnault – entre ingénieurs, on se comprend – ou François Baroin, qu’il conseillait discrètement quand ce dernier était à Bercy. Il est membre du Siècle, le club des élites françaises et a aussi fréquenté les mêmes réunions de parents d’élèves qu’Isabelle Huppert, dans une école chic de Paris… Il a de bonnes relations avec presque tout le monde en politique et dans le CAC 40, sauf avec Nicolas Sarkozy qui n’a pas voulu le garder à son poste de ministre des finances… Il a enseigné à Harvard et fréquente Macron depuis 2010, date à laquelle le futur président, alors jeune banquier chez Rothschild, s’est occupé du rachat d’une société pour le compte d’Atos

Thierry Breton passe pour visionnaire depuis qu’il a mis sur pied le Futuroscope de Poitiers et écrit des ouvrages d’anticipation dans lesquels il prévoyait une guerre numérique entre les Etats-Unis et l’URSS (Softwar, Robert Laffont 1984) et l’essoufflement de la bulle informatique (Fin des illusions, Plon, 1992). Pas mal ! Bref c’est le genre de type qui se balade dans le futur, les mains dans les poches un peu comme Marcel Proust arpentait le passé. Il en connaît tous les recoins. Du coup rien ne l’inquiète. Quand un journaliste des Echos lui demande, en 2019, si les systèmes de sécurité informatique sont vraiment fiables, il répond : « Ce n’est pas plus dangereux que de traverser à une certaine époque la forêt de Sherwood à la merci des brigands. » Cool Thierry… Sinon, il voyage avec une valise pleine de livres de physique, résout des équations pour se détendre, se lève à 4 h 30, sans même avoir les yeux qui piquent. Après quoi une heure de sport en écoutant des cours de physique quantique et hop ! il est d’attaque. Et vous voudriez qu’on se passe d’un type pareil ?

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: