Il est comme ça… Matteo Salvini

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Chaque semaine, notre journaliste Philippe Ridet croque une personnalité qui fait l’actualité. Comme le leader d’extrême droite italien, dont les ambitions ont créé cet été une crise politique majeure de l’autre côté des Alpes.

Publié aujourd’hui à 07h30 Temps de Lecture 2 min.

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Damien Cuypers pour M Le magazine du Monde

« Evviva l’Italia ! » Vive l’Italie ! Pour le deuxième été d’affilée, ce pays « de poètes et de navigateurs » – comme il est écrit au fronton du Colisée carré, dans le quartier romain de l’Exposition universelle de Rome (EUR), voulu par Mussolini – a secoué l’actu assoupie du mois d’août. En 2018, un pont autoroutier s’écroulait à Gênes ; en 2019, un gouvernement tombe à Rome. Les deux événements n’ont pas la même gravité ni les mêmes conséquences, mais ils disent que tout peut arriver, même parfois le pire, de l’autre côté des Alpes.

Matteo Salvini, vice-premier ministre, ministre de l’intérieur et artisan de cette crise politique majeure qui pourrait conduire à de nouvelles élections cet automne, a décidé de défier le premier ministre. Ainsi que son allié du Mouvement 5 étoiles (M5S) avec lequel son parti, la Ligue (extrême droite), constituait l’autre pilier de la coalition gouvernementale.

Harassante tournée des plages

Alors que le pays reste encalminé dans le marasme économique, que les réformes promises s’enlisent et que la préparation du prochain budget ne sera pas de la tarte, rien de mieux que d’accuser ses partenaires d’être des incapables. Ça soulage et ça permet de se racheter une virginité.

Ce Milanais préparait, en buvant des mojitos torse nu avec des filles guère plus habillées, une sorte de coup d’Etat balnéaire.

Ce faisant, l’ancien animateur de la branche communiste de la Ligue (ne cherchez pas à comprendre, c’est aussi improbable que le courant léniniste du gaullisme) a déjà réussi à marquer l’histoire. L’Italie a connu plus de crises politiques que de vainqueurs du festival de Sanremo. Mais jamais elle n’en a vécu au cœur de l’été. Désormais, c’est fait.

« Ma che !? Une crise alors que les valises sont à peine bouclées pour aller à la mer ? », se sont offusqués les observateurs et les politiciens. C’est comme « un bourre-pif en pleine paix » dans un film de Georges Lautner : ça ne se fait pas. Pays de tradition, la Péninsule se repose à Ferragosto (fête du 15 août). La politique aussi. D’ailleurs, on pensait Matteo Salvini – qui effectuait une harassante tournée des plages – plus occupé par son bronzage que par son destin. On se trompait.

Réputation de stratège

En réalité, à 46 ans, ce Milanais qui n’a jamais rien fait d’autre que de la politique (à part une courte expérience de livreur de pizzas) préparait, en buvant des mojitos torse nu avec des filles guère plus habillées, une sorte de coup d’Etat balnéaire. « Je veux les pleins pouvoirs », a-t-il lancé dans une référence explicite à Mussolini qui nous rappelle que le mythe du Duce – lequel aimait bien montrer aussi ses pectoraux à n’importe quelle occasion – est toujours vivace et attractif dans ce beau pays. Après avoir sauvé son parti d’une disparition promise en lui faisant enfourcher le cheval de la lutte contre l’immigration, après l’avoir ramené au pouvoir, Matteo Salvini hausse la cible de ses ambitions.

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