« Ici, tout le monde vote pour Bachar Al-Assad »

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Un électeur syrien résidant au Liban vote le 20 mai 2021 à son ambassade à Beyrouth, lors du scrutin anticipé aux élections présidentielles qui se tiendront à Damas le 26 mai.

Sous le soleil cuisant et le regard de policiers et soldats libanais massivement déployés, des Syriens marchent de longues distances, jeudi 20 mai, pour voter à leur ambassade, à l’occasion du scrutin présidentiel organisé à l’avance à l’étranger. Celui-ci se tiendra le 26 mai en Syrie, et aucune surprise n’est attendue : Bachar Al-Assad sera réélu à la présidence, comme à chaque échéance depuis son accession au pouvoir en 2000. Qu’importent les dix années de guerre, les destructions massives, les millions de Syriens exilés ou déplacés internes.

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Les scènes vues à l’entrée de l’ambassade, située à Yarzé, une banlieue huppée de l’est de Beyrouth, étaient attendues : des hommes ou des femmes brandissant le portrait de Bachar Al-Assad. Des enfants au visage peint d’un drapeau syrien. Des slogans d’allégeance criés à pleins poumons par quelques groupes.

Malgré le va-et-vient continu, tout au long de la matinée, la foule n’a représenté qu’une petite fraction du million et demi de « déplacés » syriens que Beyrouth dit accueillir sur son sol. Beaucoup étaient des Syriens pauvres, à l’image de la plupart des réfugiés et des travailleurs qui vivent au Liban. Ceux interrogés sont unanimes : ils ont voté « pour le président. » Pas trace d’une voix pour ses deux concurrents de façade, dont les noms sont inconnus.

Montrer qu’une nouvelle constitution est inutile

Sevine, Kurde d’Alep, laconique : « Bachar est le plus fort. » Imad, ouvrier originaire de la région d’Alep, concis et flatteur : « J’aime le président. » Ammar, maçon natif d’Idlib, enflammé : « Bachar protège ce qu’il reste de la Syrie. » Hormis Imad, qui fait des allers-retours vers Alep, aucun n’a remis les pieds en Syrie depuis son installation au Liban. Signe du peu de lien avec la représentation diplomatique, crainte par de nombreux réfugiés, des Syriens s’y rendaient jeudi pour la première fois, telle Hameda, mère de famille : elle n’y a pas enregistré ses enfants, tous nés au Liban et sans papiers officiels.

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« Tout le monde sait que les élections sont une mascarade. Il y a une minorité qui soutient toujours le pouvoir. Mais la grande majorité des Syriens ne veulent ni de ce camp ni de l’opposition actuelle, juge un ancien haut fonctionnaire syrien. La vocation du scrutin est double : dire que le pouvoir garde les rênes du pays et que Damas respecte le fonctionnement constitutionnel, autrement dit, qu’une nouvelle constitution [qui selon l’ONU devait précéder la présidentielle] est inutile. Les Russes, aussi, ont insisté pour la tenue de ce scrutin. »

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