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Harvey Weinstein, « pionnier » de la promotion des femmes à Hollywood : c’est ainsi que se décrit le producteur déchu dans un entretien au New York Post publié dimanche 15 décembre, à moins d’un mois de l’ouverture de son procès pour agressions sexuelles.
L’homme est inculpé de cinq chefs d’accusation, desquels il a plaidé non coupable, pour un viol commis sur une femme en 2013 et une agression sexuelle sur une autre en 2006. Avec des dizaines d’autres qui l’accusent d’abus sexuels, il tente de conclure un accord financier.
« Tout ça a été balayé à cause de ce qui s’est passé »
« J’ai l’impression qu’on m’a oublié », a-t-il expliqué lors de cette interview réalisée vendredi, au lendemain d’une lourde opération du dos, consécutive à un accident de la route, en août.
« J’ai fait plus de films réalisés par des femmes et sur des femmes que n’importe quel producteur », a lancé l’ancien magnat hollywoodien, « et je parle d’il y a 30 ans. » « Je ne parle pas de maintenant, au moment où c’est à la mode », poursuit-il. « J’étais le premier ! J’étais le pionnier ! »
Le monde du cinéma aurait ainsi refusé de lui rendre justice, en plein bouleversement depuis la naissance du mouvement #metoo et du fonds « Time’s Up » pour lutter contre le harcèlement et favoriser l’égalité homme-femmes.
Pour lui, « tout ça a été balayé à cause de ce qui s’est passé », à savoir les accusations de harcèlement ou d’agression sexuelle émanant de plus de 80 femmes. « Mon travail a été oublié ».
De retour au tribunal le 6 janvier
Des dizaines de témoignages présentent Harvey Weinstein comme un manipulateur, faisant miroiter à des actrices des opportunités professionnelles en échange de faveurs sexuelles. Plusieurs comédiennes célèbres, comme Angelina Jolie, Salma Hayek ou Gwyneth Paltrow, ont affirmé que le cocréateur des studios Miramax, puis The Weinstein Company, leur avait fait à chacune des avances, sans succès. Nombreuses, parmi les actrices qui l’ont éconduit, sont celles qui affirment que l’ex-tout puissant patron de studio a ensuite cherché à faire dérailler leur carrière.
« En 2003, Gwyneth Paltrow a reçu 10 millions de dollars pour le film “View from the Top” [“Hôtesse à tout prix”] », a souligné Harvey Weinstein, se présentant de nouveau en artisan du rééquilibrage hommes-femmes à Hollywood. « C’était l’actrice la mieux payée de tout le cinéma indépendant [hors studios majeurs] », a-t-il affirmé. « Mieux payée que tous les hommes ».
Interrogé par le New York Post, le New-Yorkais a refusé de s’exprimer sur les accusations dont il est l’objet. « M. Weinstein a dit qu’il n’avait accepté l’interview, sa première depuis plus d’un an, que pour prouver qu’il n’avait pas exagéré au sujet de ses problèmes de santé », précise le tabloïd.
Selon le journal, l’ex-producteur de 67 ans est sorti de l’hôpital dimanche. Mercredi, lors d’une audience préliminaire à son procès, il avait assuré, par la voix de ses avocats, que l’intervention n’empêcherait pas sa présence à l’ouverture de son procès prévue à New York le 6 janvier.
Notre sélection d’articles sur l’affaire Weinstein
Retrouvez les contenus de référence du Monde sur l’affaire Harvey Weinstein :
- Aux origines de l’onde de choc mondiale : comment des révélations du New York Times puis du New Yorker ont entraîné la fin d’un des derniers moguls du cinéma. Lire notre récit sur la chute d’Harvey Weinstein.
- Au fil des semaines, la liste des victimes du producteur s’est allongée pour devenir vertigineuse.
- Le scandale a produit une déflagration inédite dans le septième art : l’industrie du cinéma s’est retrouvée confrontée à ses pratiques.
- L’affaire a aussi entraîné une vaste libération de la parole des femmes : « Nous sommes si nombreuses que c’en est impressionnant », écrit la sociologue Irène Théry dans une tribune.
- Cette vague a touché tous les secteurs aux Etats-Unis, eu des répercussions en France et en Europe, mais n’a pas été universelle, à l’image de l’Inde.
- Des voix dissonantes, s’inquiétant d’une dérive puritaine, se sont aussi fait entendre : « Nous défendons une liberté d’importuner, indispensable à la liberté sexuelle », écrivent 100 femmes, dont Catherine Deneuve, dans une tribune.
- Plusieurs mois après ses débuts, « le mouvement #MeToo est toujours là, tout à la fois libérateur, dérangeant, encombrant. Critiqué, aussi », analyse Le Monde.
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