Harcelée, Amnesty International ferme ses bureaux en Inde

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Le siège de l’ONG Amnesty International en Inde, à Bangalore, le 5 février 2019.

Amnesty International a fermé, mercredi 30 septembre, ses bureaux indiens de Delhi et Bangalore où l’organisation de défense des droits de l’homme employait 150 personnes. L’ONG se dit victime d’un « harcèlement » des autorités. Depuis le 10 septembre, ses comptes bancaires étaient gelés par une agence du gouvernement qui la soupçonne de blanchiment d’argent.

Cette sanction intervient alors qu’Amnesty International a publié, fin août, un rapport-clé sur le rôle trouble de la police dans les violences intercommunautaires qui avaient ensanglanté les quartiers musulmans de la capitale, en février 2020, et fait cinquante-trois morts. Elle y relevait « de graves violations des droits de l’homme » et soupçonnait les policiers d’avoir eux-mêmes participé aux violences. Une enquête qui contredit la thèse officielle accusant les opposants au gouvernement d’avoir fomenté ces violences.

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Installée depuis huit ans en Inde, l’organisation avait également documenté les violations des droits de l’homme et les cas de torture au Cachemire.

Dans un communiqué, le directeur d’Amnesty International Inde, Avinash Kumar, évoque « une chasse aux sorcières incessante des organisations de défense des droits de l’homme » et une tentative « d’alimenter un climat de peur et de faire taire les voix critiques en Inde ». Il a l’intention de saisir la justice.

Pressions et sanctions

Le ministère de l’intérieur a réfuté l’accusation, arguant que l’organisation n’a pas de licence et ne respecte pas la réglementation indienne sur le financement. La déclaration du ministère est toutefois lourde de soupçons. « Amnesty, est-il écrit, est libre de poursuivre son travail humanitaire en Inde, comme le font de nombreuses autres organisations. Toutefois, l’Inde, en vertu d’une loi établie, ne permet pas l’ingérence dans les débats politiques internes par des entités financées par des dons étrangers. »

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La secrétaire générale d’Amnesty international, Julie Verhaar, affirme que son antenne indienne n’a violé aucune loi, mais fait face « à une campagne concertée de diffamation et d’allégations fallacieuses, à des opérations menées par différentes agences d’enquête, à des informations malveillantes fournies à la presse et à des manœuvres d’intimidation, alors qu’il n’existe pas une once de preuve d’agissements répréhensibles ».

Depuis l’arrivée de Narendra Modi au pouvoir, en 2014, les ONG subissent pressions et sanctions. En 2015, Greenpeace et la Fondation Ford s’étaient déjà vu retirer leur licence pour ne pas avoir respecté la réglementation financière. Comme Amnesty International, Greenpeace avait vu ses comptes gelés. L’ONG avait pu finalement rester en Inde après une décision de justice en sa faveur, mais l’épisode l’a affaiblie.

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