Hamidou Karihila, indépendant « Notre pays a besoin de stabilité institutionnelle » – JeuneAfrique.com

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Ancien fidèle du président Azali Assoumani, Hamidou Karihila est l’un des douze opposants à la présidentielle du 24 mars prochain. Le candidat indépendant souhaite « barrer la route à une dictature ».


Hamidou Karihila fêtera ses 61 ans en mai prochain, dont près de vingt années passées en politique, aux côtés d’Azali Assoumani. La surprise a donc été grande en novembre 2018, lorsque ce fidèle parmi les fidèles démissionne de son poste de secrétaire général du parti présidentiel et retire publiquement son soutien et sa confiance au chef de l’État.

Une décision qu’il justifie par sa mise à l’écart progressive au sein d’un régime qu’il juge de plus en plus autoritaire, et combat aujourd’hui en vue de la prochaine présidentielle du 24 mars « pour barrer la route à une dictature ».


>>> À  LIRE – Présidentielle aux Comores – Azali Assoumani : « Nous devons lancer une véritable politique de décentralisation »


Jeune Afrique : Vous avez été très proche du président Azali Assoumani pendant plus de dix-sept ans. Pour quelles raisons vous présentez-vous aujourd’hui contre lui ?

Hamidou Karihila : Parce qu’il mène mon pays dans une impasse. Je ne reconnais plus le président Azali Assoumani. Plus de 60 personnes ont été placées en détention depuis son accession au pouvoir : opposants, médias, militaires… Il bafoue les institutions, viole les droits fondamentaux des citoyens. Un véritable climat de terreur s’installe dans un pays qui connaît également de grandes difficultés économiques.

La plateforme de l’opposition s’est donnée comme principal objectif d’utiliser tous les moyens légaux pour vaincre

Quelles peuvent être les conséquences d’un tel contexte sur le bon déroulement des scrutins à venir ?

Rien de fâcheux, du moins je l’espère. Notre pays a vraiment besoin de stabilité institutionnelle. Maintenant, il faut espérer qu’Azali Assoumani respectera les règles du jeu plutôt que de tenter de conserver le pouvoir à tout prix. Les conséquences pourraient être terribles pour le pays et il en serait l’unique responsable. La plateforme de l’opposition s’est donnée comme principal objectif d’utiliser tous les moyens légaux pour vaincre. Nous devons pour cela veiller à la sécurisation de l’ensemble du processus électoral.

Cette plateforme remet également en cause la réforme constitutionnelle adoptée en 2018 – instaurant une présidence tournante entre les îles, avec un mandat de cinq ans, renouvelable une fois -, lorsque vous étiez encore secrétaire d’État en charge du monde arabe. Y êtes-vous aujourd’hui opposé ?

Je considère le principe de la présidence tournante comme inaliénable et seul à même de garantir la stabilité et l’unité des Comores. La nouvelle Constitution, du fait que le mandat soit renouvelable, les fragilise et accentue au contraire la méfiance entre les îles. C’est pourquoi je m’engage, si je suis élu, à respecter l’engagement signé par chaque candidat de l’opposition pour rétablir l’ordre institutionnel, dans le respect des accords de Fomboni [signés en 2001, ndlr].

Je veux rassembler les Comoriens afin de garantir la paix dans l’ensemble de l’archipel

Vous êtes très proche des pays du Golfe, notamment de l’Arabie saoudite où vous avez été ambassadeur pendant plusieurs années. Quelle place tiendra ce pays, déjà très impliqué aux Comores en matière d’aides au développement, si vous êtes élu ?

J’ai fait mes études à Riyad, avant d’y être ambassadeur pour l’ensemble des pays du Golfe pendant sept ans. J’ai donc tissé d’excellentes relations de travail dans cette région avec de nombreuses personnalités. L’Arabie saoudite est un pays ami et frère des Comores, comme l’est également la France. Je ferai en sorte de renforcer ces relations en cas de victoire, pour le plus grand profit du peuple comorien.

Quelle sera votre priorité en cas de victoire ?

Je veux rassembler les Comoriens afin de garantir la paix dans l’ensemble de l’archipel. Sans stabilité politique et institutionnelle du pays, il ne peut y avoir de prospérité. Il faut aussi moderniser notre société, l’ouvrir davantage aux femmes et surtout fournir des emplois à notre jeunesse. Voilà quelles devraient être les priorités du président de l’Union des Comores.



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JeuneAfrique

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