Gérard Araud, l’ambassadeur pas toujours très diplomate

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Gérard Araud chez lui, à New York, le 11 septembre.

Caroline Tompkins pour M Le magazine du Monde

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Publié aujourd’hui à 14h44, mis à jour à 15h21

A l’échelle de Manhattan, le petit immeuble de quatre étages ressemble à une maison de poupée. Difficile de faire plus chic : c’est le Upper East Side de Woody Allen, des boutiques Ralph Lauren, Stella McCartney, Chanel et Ladurée. Et pourtant on plaindrait presque l’homme qui vit dans cet élégant appartement de 90 mètres carrés avec beaux parquets, murs blancs, chaises design et œuvres d’art accrochées aux murs.

Pensez donc : il y a quelques mois encore, Gérard Araud vivait dans un vrai palais, sa résidence d’ambassadeur de France à Washington. Et quelques années auparavant, de 2009 à 2014, alors représentant permanent de la France auprès des Nations unies, il occupa un des plus somptueux appartements de New York, un duplex de 720 mètres carrés. Quand François Hollande décida de le céder, le dix-huit-pièces fut vendu 70 millions de dollars…

Depuis le mois d’avril, fini la vie de château pour l’homme qui organisait des fêtes somptueuses à Washington. Christine Lagarde, qu’on n’imaginait pas aussi fêtarde, s’y est rendue en tant que présidente du FMI : « C’était d’une classe folle. En rater une, c’était toujours s’entendre dire : “Tu as vraiment manqué quelque chose !” » La première fois que l’ambassadeur et Christine Lagarde se rencontrent, le premier confie à la seconde : « Finalement, vous êtes beaucoup plus sympathique que ce que je pensais ! »

Un surdoué de la diplomatie française

En avril, l’âge limite a fini par rattraper cet homme élégant et longiligne : 66 ans, terminus pour la brillante carrière publique de ce pur produit de l’école républicaine, surdiplômé (bac + 10, Polytechnique, Sciences Po et ENA), fils aîné d’un père commercial et d’une mère au foyer installés à Marseille. Lui qui occupa quatre postes prestigieux – ambassadeur à Tel-Aviv, directeur des affaires stratégiques du Quai d’Orsay, Nations unies, Washington – a dû se résoudre à s’arrêter, non sans avoir organisé une dernière fête (un bal masqué), accueilli un successeur (Philippe Étienne) ; rendu le précieux passeport diplomatique et écrit son livre, Passeport diplomatique. Quarante ans au Quai d’Orsay, à paraître le 2 octobre chez Grasset.

Gérard Araud chez lui, à New York, le 11 septembre.
Gérard Araud chez lui, à New York, le 11 septembre. Caroline Tompkins pour M Le magazine du Monde

Olivier Nora, son éditeur, a reçu un texte « entre l’essai politique et les Mémoires, une plongée au cœur de la machine, du mécanisme de prise de décisions : je n’avais jamais lu cela. » Dans son dernier tiers, l’ouvrage analyse surtout la victoire puis l’exercice du pouvoir de Donald Trump. Araud y regrette qu’on puisse « vomir Trump en s’appuyant sur ses défauts, il est vrai patents, en refusant ainsi implicitement de considérer que son élection est autre chose qu’un accident, une aberration ».

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