France et Angleterre, désunies pour la vie

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Une femme se proméne avec ses chiens sur la plage de Ouistreham. En arriére plan le port des ferrys. Ouistreham. Normandie. France.

GUILLAUME HERBAUT POUR “LE MONDE”

Par Rémy Ourdan

Voisins d’en face (1/2). A l’approche du Brexit, « Le Monde » a parcouru les régions côtières françaises et anglaises à la recherche de ce qui, depuis des siècles, rapproche ou éloigne les deux pays. Premier périple de ce côté-ci de la Manche, sur les côtes normandes.

Il n’y a là, au bord de cette plage déserte, ni musée ni mémorial. Aucune statue. Dans une Normandie pourtant championne de France de la mémoire, seule une humble « colonne commémorative » rongée par les vents salés fait face à l’horizon marin.

Cette colonne oubliée sur la plage d’Houlgate, ni les Français ni les Anglais ne viennent la visiter. Erigée « au souvenir du plus grand événement historique des annales normandes : le départ du duc Guillaume le Conquérant pour la conquête de l’Angleterre », elle marque, près de Dives-sur-Mer, le port du Calvados où une flotte de centaines de bateaux avait été rassemblée, le point d’embarquement du guerrier de Falaise prêt à devenir, au XIe siècle, le premier depuis les Romains, et le dernier à ce jour, à envahir l’Angleterre.

La « colonne Guillaume », sur la plage d’Houlgate (Calvados), érigée « au souvenir du plus grand événement historique des annales normandes : le départ du duc Guillaume le Conquérant pour la conquête de l’Angleterre », en 1066.
La « colonne Guillaume », sur la plage d’Houlgate (Calvados), érigée « au souvenir du plus grand événement historique des annales normandes : le départ du duc Guillaume le Conquérant pour la conquête de l’Angleterre », en 1066. GUILLAUME HERBAUT POUR “LE MONDE”

En ces temps de tentative de sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (UE), un voyage le long des côtes maritimes françaises et anglaises, à la recherche de ce qui rapproche ou éloigne les deux peuples, ne pouvait qu’être placé sous le double signe de Guillaume le Conquérant et du jour J. Deux batailles – Hastings en 1066, Normandie en 1944 – qui ont changé à jamais les destins de ces pays, et pour la seconde celui du monde.

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Chacun de ces débarquements a son actualité. Du côté de 1066, l’annonce par le président Emmanuel Macron du prêt prochain par la France à l’Angleterre de La Tapisserie de Bayeux, l’inestimable broderie relatant la bataille d’Hastings, a été perçue comme un subtil coup diplomatique en prévision de la période post-Brexit et a d’ores et déjà un retentissement colossal auprès des Britanniques.

Du côté de 1944, la Normandie s’apprête à accueillir, le 6 juin, les commémorations du 75anniversaire du jour J, en présence, comme tous les cinq ans, des chefs d’Etats et de gouvernements, mêlés peut-être pour la dernière fois à des vétérans. L’événement sera aussi marqué par la pose de la première pierre du futur mémorial de Ver-sur-Mer, où seront gravés les noms des 20 000 soldats d’outre-Manche tombés durant la bataille de Normandie.

Conflits incessants

A Bayeux, Antoine Verney, assis sous une carte des terres conquises par les Normands il y a près de mille ans, se réjouit de ces initiatives. « Nous sommes dans une relation profondément anglophile ici », prévient le directeur des musées de la cité normande, chargé à la fois de la tapisserie et du Musée de la bataille de Normandie. Le conservateur rappelle volontiers que Bayeux fut libérée dès le matin du 7 juin 1944 par les Britanniques « sans combats ni traumatisme », autrement dit sans être détruite par les bombardements aériens alliés, à la différence de presque toutes les villes de la région.

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