« Feds », « cops »… comment s’y retrouver dans les différents services de police américains

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Il y a Axel Foley Le Flic de Beverly Hills, l’agent Clarice Starling du Silence des Agneaux… autant de policiers idéalisés par le cinéma et les séries télévisées américaines. Et puis il y a Derek Chauvin, accusé du meurtre de George Floyd, ou Daniel Pantaleo, renvoyé de la police cinq ans après la mort d’Eric Garner, mais aussi les membres de différentes agences qui ont brutalement dispersé la foule au square Lafayette, à Washington, pour que Donald Trump puisse poser pour une séance photo devant les fenêtres de l’église épiscopalienne Saint-John… autant de raisons pour lesquelles le Fuck The Police (du groupe NWA) reste d’actualité, plus de trente ans après sa sortie, dans les manifestations qui dénoncent les violences policières aux Etats-Unis, comme le rappelle opportunément le site du magazine Rolling Stone.

Pourtant, entre ces deux extrêmes, il existe une réalité plus complexe que ne le laissent présager les termes péjoratifs pour désigner les « Feds », les agents fédéraux (du FBI), les « dicks », les détectives, les « blue », « cops » et autres « pigs ». Le système policier américain est le reflet de la structure politique et géographique des Etats-Unis. C’est la raison pour laquelle il existe des polices locales (local enforcement agencies), des polices de comtés (sheriff et county law enforcement agencies), des polices d’Etat (state polices) et des services fédéraux (federal law enforcement agencies), un millefeuille de plus de 17 980 services fait d’acronymes (NYPD, LAPD, FBI, DEA, CBP, highway patrol, county sheriff…) qui emploient plus de 796 000 agents.

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  • Polices des villes et des champs

Des agents de la police de New York, le NYPD, pendant une manifestation « Black Lives Matter », à Times Square, le 1er juin 2020.

La plupart des villes disposent d’une police municipale, dont la taille peut aller jusqu’à plusieurs dizaines de milliers d’agents regroupés au sein d’un « police department », comme à New York (NYPD), Chicago (CPD), Los Angeles (LAPD), responsable de la sécurité sur le territoire de la commune. Les grandes agglomérations peuvent disposer de services spécialisés, comme les SWAT (Special weapons and tactics), chargés des interventions à risque ou d’un service de contre-terrorisme, comme à New York.

Dans ces villes, le chef de la police fait l’objet d’une nomination et dépend, selon les cas, soit directement du maire en personne, soit de conseillers municipaux en charge des questions de police (police board).

Les Etats-Unis, ce sont aussi 3 141 comtés : certains d’entre eux disposent d’une force de police, appelée County law enforcement agency. Dans les zones rurales, la police est assurée par le shérif. Il s’agit d’un fonctionnaire élu généralement tous les quatre ans. Il existe un peu plus de 3 000 bureaux de shérif à travers les Etats-Unis.

Si traditionnellement un shérif est le chef de la police locale, il peut avoir, notamment dans les Etats de la côte est et nord, une mission limitée à la gestion des tribunaux, la détention dans la prison du comté, le transport des prisonniers ou la sécurité des palais de justice. Certains peuvent être amenés à exercer, par voie de contrat (contract law enforcement), des compétences de police locale dans les petites villes ne disposant pas de police locale. A Los Angeles, le département du shérif du comté (LASD) assure ainsi la police dans quarante-quatre municipalités n’ayant pas de police propre.

Des membres du département du shérif de Polk County Sheriff, dans l’Iowa, protègent l’accès à la résidence du gouverneur de l’Etat, pendant une manifestation, le 2 juin 2020.

Certaines infrastructures disposent aussi de leur propre force de police : c’est le cas du port et des aéroports de la ville de New York, avec la Port authority of New York and New Jersey police department ou de l’aéroport de Los Angeles, avec la Los Angeles airport police. Des universités privées disposent également de leur propre force de police assermentée, comme le Harvard university police department.

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  • Une police d’Etat ou plusieurs polices

Un State trooper du Connecticut prie avec un manifestant, au milieu de l’Interstate 84, fermée à l’occasion d’une manifestation à la mémoire de George Floyd, le 1er juin 2020.

Chaque Etat possède une state police, highway patrol, state highway patrol, ou encore une state patrol. Ce sont des forces de police dirigées par un fonctionnaire nommé par le gouverneur. Elles sont chargées de la surveillance du réseau routier et de l’assistance au procureur de l’Etat dans le cadre d’enquêtes criminelles relevant de la juridiction de l’Etat. Leurs policiers en uniforme portent le nom de state trooper.

Généralement, la highway patrol s’occupe des routes et autoroutes (des infractions et des accidents), tandis que la state police s’occupe des crimes graves, qui ne sont pas gérés par les forces de police locales ou quand ces dernières ont besoin d’assistance, faute de moyens.

Certaines de ces polices d’Etat sont par ailleurs chargées d’assurer – sous contrat – une fonction de police au sein de petites entités municipales.

  • Des agences fédérales compétentes sur tout le territoire

Des membres du Secret Service et du FBI a proximité de la Maison Blanche, le 2 juin 2020.

Il y a des dizaines d’agences fédérales, les law enforcement agencies. Elles sont chacune chargées d’un domaine et opèrent à travers tout le territoire des Etats-Unis, parfois à l’étranger. Elles sont rattachées à une autorité fédérale.

Le FBI (Federal bureau of investigation) est la plus connue d’entre elles. Créé en 1908, il dépend du département de la justice. Ses 35 000 agents s’occupent de l’antiterrorisme, du contre-espionnage, du crime organisé, de la lutte contre le trafic de drogue ou de la défense des droits civiques. Le FBI dispose d’antennes à l’étranger, tout comme la drug enforcement administration (DEA) ; qui dépend, elle aussi, du département de la justice et est chargée de la lutte contre le trafic et la distribution de drogues aux Etats-Unis, en concurrence avec le FBI. Si un crime est commis en violation des lois locales, étatiques et fédérales, le FBI ne prend pas nécessairement l’enquête en charge. Au contraire, les ressources d’investigation du FBI et des agences étatiques et locales sont souvent combinées dans un effort commun pour enquêter et résoudre les affaires. La DEA assiste aussi les forces de polices locales et étatiques.

Des agences comme le CBP (US customs and border protection) ou l’United States Immigration and customs enforcement (ICE) sont rattachées au département de la sécurité intérieure. La CBP lutte contre l’immigration illégale et patrouille aux frontières, tandis que l’ICE lutte contre la criminalité transnationale et l’immigration illégale.

Pour sa part, le United States secret service (USSS), lui, est passé de la lutte contre la fausse monnaie et les fraudes financières à la protection du président, du vice-président des Etats-Unis et de leur famille.

Deux agences dépendent enfin du pouvoir législatif et judiciaire : la police du Capitole est chargée de sa sécurité et des membres du Congrès tandis que la police de la Cour suprême est responsable de la sécurité du bâtiment et des juges de la plus haute juridiction américaine.

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  • Villes, Etats, Congrès et Maison Blanche planchent sur une réforme de la police

Plus de deux semaines après la mort de George Floyd lors de son interpellation, des villes et des Etats prennent des mesures pour répondre aux demandes des manifestants et réformer leur police et améliorer les pratiques. Les élus démocrates ont présenté au Congrès un projet de loi qui prévoit de créer un registre national recensant les policiers auteurs de violences. De son côté, la Maison Blanche a annoncé mercredi être en train de finaliser ses propositions visant à réformer la police, mais elle a averti qu’une baisse de l’immunité des officiers de police n’était pas envisagée.

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Le Monde



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