Farook Enterprise : Des maquettes de bateaux au bout des doigts

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Le souci du détail et du travail bien fait, c’est la marque de l’entreprise de Farook Couveline

Cela fait bientôt 33 ans que Farook Couveline, à la tête de Farook Enterprise, fabrique des maquettes de bateaux pour des revendeurs et magasins touristiques. Expert dans la fabrication de ces petits objets qui font le bonheur des touristes, Farook Couveline est affairé tous les jours dans son atelier qui se trouve dans son domicile à Vacoas, même en ces temps difficiles où le marché est à l’arrêt total avec la fermeture des frontières. Étant non seulement un gagne-pain, cette activité est aussi pour cet homme de 52 ans une passion de jeunesse. Incursion dans cet atelier où tout se fait entièrement à la main.

La fabrication de maquettes de bateaux est une tradition à Maurice depuis 1968. Farook Couveline se remémore qu’il faisait partie de ces jeunes qui, sans emploi, fréquentaient souvent des ateliers à la recherche de petits boulots. Originaire de Glen-Park, il trouve ainsi de l’emploi dans un atelier de menuisier non loin de chez lui. Là, il apprend à faire la soudure, à travailler avec le bois. Il y sera affecté pendant plus d’un an avant de penser à faire autre chose.

Fort de son expérience dans cet atelier, Farook Couveline songe à se mettre à son propre compte et décide d’aménager un petit espace chez lui pour la fabrication d’objets en bois. C’est ainsi que lui viendra l’idée de se lancer dans la fabrication de maquettes de bateaux. Il en avait déjà une notion après avoir travaillé pendant plus d’un an avec le bois. Avec quelques amis, il met sur pied l’entreprise mais se retrouvera après quelques mois seul à gérer les activités. Étant fonceur de nature, Farook Couveline qui est alors marié et père de quatre enfants déjà ne baisse pas les bras, se disant être plus que jamais déterminé à continuer sa démarche. « Au début on était à quatre personnes. C’est un marché où souvent il n’y a pas de travail. Durant un moment, il n’y avait plus de commandes et les autres ont préféré faire autre chose. Je suis resté seul à gérer l’entreprise », confie Farouk Couveline.

Entièrement à la main

Farook Couveline, dans son entreprise, se fait cependant aider par son épouse Rizwana, couturière qui fait les voiles. Lui, il est le seul à fabriquer les maquettes à partir du bois teak jusqu’au produit fini. S’il se sert des machines de base pour la soudure, le découpage du bois et le montage de la voile, les bateaux sont construits entièrement à la main, à partir de bois massif. La construction se fait par série. Chaque étape comprend une manœuvre différente dans une partie du bateau : coque, pont, mâts, assemblage, vernis, petites décorations. Dans son atelier, Farook Couveline fabrique minutieusement chacune des pièces qui composent les maquettes. Celles-ci sont, par ailleurs, des répliques exactes de leur modèle grandeur nature. Après l’assemblage, Farook Couveline peaufine les détails de son produit. Méticuleux, il veille à ce que chaque maquette soit la réplique exacte des modèles connus.

Les bateaux sont tous des reproductions de bateaux connus tels que le Saint-Géran, Victory ou Superb. Chaque maquette respecte les plans de coque, d’accastillage et de gréement. L’entrepreneur peut fabriquer 20 bateaux par mois. Il travaille pour le compte de deux showrooms avec qui il a des commandes mensuelles. Et d’ajouter : « Ce n’est pas un travail difficile car il faut travailler selon un plan. Ce sont des modèles qui ont toujours existé. Mais il faut de la patience et travailler avec beaucoup de précision car tout est bien détaillé. » Farook Couveline apporte un soin particulier à ses maquettes. Afin d’être le plus fidèle possible à la réalité, il travaille à partir de plans précis. Le souci du détail et du travail bien fait, c’est la marque de l’entreprise de Farook Couveline.

De fil en aiguille, l’entreprise a grandi pour devenir une référence dans la fabrication de maquettes de bateaux. Parmi ses clients principaux, on retrouve deux grands revendeurs connus à Curepipe. « Ce sont des produits destinés au marché touristique. Les chauffeurs de taxi sont ceux qui emmènent les clients pour acheter les maquettes de bateaux. Il y a aussi des Mauriciens qui vivent à l’étranger et qui achètent des maquettes de bateaux pour les offrir à leurs amis. Les maquettes sont perçues comme des produits artisanaux. Selon la demande, le showroom me dit quels modèles il faut fabriquer et je peux monter un bateau en deux ou trois jours. Après 33 ans, c’est un métier que je maîtrise parfaitement », dit-il.

Investissement

Avec l’expérience qu’il a, Farook Couveline aurait pu ouvrir son propre showroom pour exposer ses produits mais l’entrepreneur se contente de rester dans la fabrication de son atelier à domicile. « Un showroom, dit-il, est un gros investissement et pour le faire, j’aurais eu à prendre des emprunts avec la banque. Je ne voulais pas m’engager autant financièrement. » Père de quatre enfants, deux filles et deux garçons, Farook Couveline ne compte pas sur la génération future pour assurer la relève. Les jeunes, dit-il ne sont pas intéressés. Il faut beaucoup d’amour et de passion pour ce métier, ajoute-t-il.
Avec le confinement et la fermeture des frontières, l’entreprise de Farook Couveline est à l’arrêt car il n’y a plus de commandes. Les showrooms sont fermés les commandes qu’ils avaient eues avant le confinement sont toujours à l’atelier. « Le marché touristique est incertain. Pour les self-employed dans ce secteur, c’est dur. La vie est devenue difficile et nous vivons actuellement sur nos réserves », fait ressortir l’artisan. Cependant, même en ce temps d’arrêt, Farook Couveline garde l’espoir que les activités vont reprendre et qu’il y aura d’autres commandes. Ainsi, il reste affairé dans son atelier tous les jours à monter les maquettes de bateaux qu’il espère bientôt pouvoir vendre.

Le parcours de cet entrepreneur n’a pas été toujours facile car il avait fait un accident avec l’une des machines sur laquelle il travaille depuis des années. Cela, souligne-t-il, ne l’a pas découragé et il a continué à persévérer. Aujourd’hui, il se dit confiant que le travail va reprendre.



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Le Mauricien

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