[Faits Divers] VIDÉO – Un jeune tabassé “gratuitement” par une dizaine d’autres jeunes

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Mercredi dernier, une agression d’une rare violence se produit aux abords du lycée Sarda Garriga. Sur la vidéo, on voit un jeune homme roué de coups par une dizaine d’autres jeunes. Alors qu’il tente de s’enfuir, ses agresseurs le poursuivent sur plusieurs mètres, s’acharnent. Des images insoutenables. Une énième agression près d’un établissement scolaire à Saint-André, un événement qui ravive la polémique et fait resurgir les craintes de bon nombre de parents.

Huit jours d’ITT

 

Une pluie de coups, un déchaînement de violence, de la brutalité à l’état pur… Les mots ne manquent pas pour définir cette agression. Les images, la famille de la victime âgée de quinze ans, les découvre deux jours après l’agression. « Benjamin* attendait le bus devant le lycée vers midi, un jeune est venu lui demander une cigarette, Benjamin lui a répondu qu’il ne fumait pas. En 4/5 secondes, une quinzaine de jeunes lui sont tombés dessus » explique un proche.

 

Le jeune salazien s’en sort avec deux points de suture sur le haut du crâne et deux autres derrière la tête. Il s’est vu prescrire 8 jours d’ITT par le médecin. « Benjamin est costaud et dynamique, si ça avait un ado avec un plus petit gabarit, on ne sait pas ce qui serait arriver » souffle ce proche.

 

 

Une “mode”

 

Tabasser « gratuitement » une personne, filmer l’agression avec son téléphone et mettre la vidéo sur les réseaux sociaux s’appelle le « happy slapping » ou « vidéo lynchage ». Cette « mode » venue des États-Unis a pris de l’ampleur en France ces dernières années, La Réunion n’y a pas fait exception. Pour ce proche de Benjamin, il ne fait aucun doute, cette agression s’inscrit dans ce courant « demander une cigarette, c’était juste un prétexte, ils voulaient juste en découdre. C’est gratuit, violent, immonde » s’indigne-t-il encore touché.

 

En effet, depuis quelques années, des profils rassemblant les vidéos de ces tabassages gratuits pullulent sur les réseaux sociaux. Des adolescents de plus en plus jeunes fanfaronnent et font le concours de celui qui frappera le plus fort. La violence monte en puissance et les victimes sont de plus en plus amochées. Tandis que les agresseurs eux, sont de plus en plus armés. Des sabres auraient été retrouvés sur des jeunes âgés de 12 à 15 ans.

 

 

“Plus jamais ça”

 

Benjamin* a déposé plainte et espère que “justice sera faite“. Hier, lui, sa famille et ses amis se sont rassemblés devant le lycée Sarda Garriga, « c’était notre moyen de dire ‘plus jamais ça’ mais aussi de prévenir les autres jeunes ». À leurs côtés, les Grands frères gladiateurs. Un mouvement de parents et de citoyens créé l’année dernière suite à la recrudescence des agressions, vols, rackets aux abords des établissements scolaires de Saint-André.

 

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« On se met à la place de la famille, tu envoies ton enfant à l’école et il revient en sang. Comment c’est possible ? » s’interroge Frédéric Marimoutou, l’un des fondateurs des Grands frères gladiateurs. « Ce rassemblement, c’était pour dire non à la violence mais aussi pour faire passer un message à la mairie : Saint-André n’est plus une ville sûre. Elle manque de sécurité. Aujourd’hui, il est nécessaire de mettre des médiateurs près des établissements scolaires, on ne peut pas attendre un mort pour réagir ». Frédéric Marimoutou affirme que les Grands frères gladiateurs sont prêts à endosser ce rôle bénévolement, pas pour remplacer la police mais pour la soutenir.

 

Le mouvement avait commencé à effectuer des rondes aux abords des lycées et collèges de la commune l’année dernière mais leur action avait pris fin « la mairie a envoyé la police, après deux avertissements, on a du arrêter » explique Frédéric Marimoutou.

 

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Plus de médiateurs mais également des changements logistiques. Derrière le pseudonyme Gilet John, un homme qui alerte en ce sens « il y a une recrudescence de la violence à Saint-André, je reçois régulièrement des vidéos tout aussi violentes que l’agression de Benjamin*. Je pense qu’aujourd’hui, il est indispensable de changer la configuration des lieux. Devant le lycée Sarda Garriga, c’est un pôle d’échange des bus, des personnes allant dans plusieurs établissements dans la région se retrouvent là avec des personnes extérieures et il n’y a rien pour les protéger les plus vulnérables. Il faudrait mettre des grillages, des barrières ».

 

 

 

“Cette violence est symptomatique d’autres problématiques”

 

La mairie de Saint-André admet qu’il y a une vraie problématique sur son territoire « nous avons relevé des agressions répétées sur un laps de temps très court » rapporte Anita Goumane, collaboratrice au cabinet du maire. La municipalité affirme prendre le dossier à bras le corps « pour nous, cette problématique d’insécurité émane d’autres problématiques en périphérie: l’errance de la jeunesse, l’ennui, les difficultés d’insertion… Il faut donc une réponse adaptée et cohérente qui va bien au delà de cela ».

 

Pour le moment, des patrouilles de la police municipale et nationale ont été diligentées aux alentours des établissements scolaires de la commune, « cela nous permet de réaliser une expertise, de mieux saisir de quoi cette violence est symptomatique » explique Anita Goumne. Dans un deuxième temps, la mairie souhaite mettre en place une politique adaptée « nous mettrons en place une équipe pluridisciplinaire pour qu’il y ait une prise en charge globale de cette problématique. Un travail en synergie également avec les associations, nous souhaitons les impliquer plus et avons conscience que cela passe par un réajustement des moyens »  détaille Anita Goumane.

La mairie envisage également de mettre plus de médiateurs « formés » aux abords des établissements scolaires de la ville. Si les intentions sont louables, reste à savoir quelles seront les délais pour la mise en oeuvre d’un tel projet. « De manière assez rapide » répond municipalité mais cela conviendra-t-il aux parents d’élèves inquiets qui pensent que cela aurait du être fait il y a déjà bien longtemps.

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clicanoo

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