[Faits Divers] Une battue pour les 29 ans de Kevin Rivière

DISPARITION. Voilà déjà quatre mois que le jeune Kévin Rivière a disparu dans les hauts de Saint-Paul. Pour ses 29 ans, hier, la famille a une nouvelle fois organisé une grande battue dans les ravines et les écarts du quartier. Avec l’espoir de comprendre enfin ce qu’il lui est arrivé.

J amais anniversaire n’a été plus triste que celui-là. À la place des cotillons, ballons et gâteaux, il y avait des affichettes à distribuer et à coller sur les murs, des mouchoirs en quantité pour essuyer les larmes qui ne se sont toujours pas taries… Voilà en effet plus de quatre mois que Kévin Rivière a disparu et ses proches n’ont pas abandonné l’espoir de le retrouver. “Tant qu’il n’y a pas de corps, nous sommes obligés de penser qu’il est encore vivant, expliquent-ils. Et tant que nous n’aurons pas de réponse, notre vie restera suspendue à ce dramatique événement. Comment pourrions-nous recommencer à faire la fête et continuer à mener une existence normale, sans avoir la certitude qu’il ne nous attend pas quelque part ?” Pour le 29ème anniversaire du disparu, hier, ses proches se sont donc lancé dans une nouvelle grande battue, avec l’aide d’amis, de gens du quartier, de membres d’associations… Parmi eux, Aurélien Centon, le président de l’association P’tit Coeur, ou encore un ancien militaire de l’antenne réunionnaise des Vétérans de France, qui a indiqué que d’autres anciens confrères le rejoindront prochainement sur le terrain si les recherches restent vaines.

POUR LA FAMILLE, IL EST VIVANT

Pour rappel, Kévin a été aperçu pour la dernière fois par son père à proximité du collège de Bois de Nèfles dans les hauts de Saint-Paul, le vendredi 8 janvier dernier. Un voisin l’a croisé ensuite sur le chemin qui mène à son domicile une demi heure plus tard. Ensuite, plus rien. Plus personne n’a revu le jeune homme qui s’apprêtait à passer un entretien d’embauche dans les jours suivants. Certains ont pensé à une fugue, d’autres à un acte désespéré… Mais la famille rejette en bloc ces hypothèses. Elle assure qu’il n’est ni dépressif, ni le genre de garçon à trainer dehors sans avertir qui que ce soit. “S’il est mort, pourquoi on ne retrouve pas le corps ?, s’interroge-t-elle. Nous avons fait toutes les ravines du coin, nous avons écumé les écarts de Saint-Paul, mais aussi de Trois Bassins, de Saint-Leu, de Saint-Pierre… Si son corps pourrissait quelque part, l’odeur nous aurait alerté. Nous avons distribué des tracts partout. En désespoir de cause, nous avons même consulté plusieurs voyants qui nous ont orienté vers des coins d’eau. Nous avons le sentiment d’avoir tout tenté sans parvenir sur la moindre piste sérieuse”. Les proches en sont convaincus : Kévin se cache ou est retenu prisonnier quelque part. L’idée de la battue, hier, consistait d’ailleurs à revenir sur les lieux proches de l’endroit de sa disparition, pour essayer de trouver le plus petit indice pouvant les conduire jusqu’à lui.

DE NOUVEAUX MOYENS

“On a déjà fouillé plusieurs fois le secteur, mais peut-être que d’autres personnes trouveront des choses qui nous ont échappé jusqu’ici, explique Marie-Olga, sa marraine et tatie. Nous comptons aussi sur la présence d’autres bénévoles qui pourraient nous aider à approfondir nos recherches en y apportant les moyens. Nous pensons par exemple à des cordistes, qui pourraient accéder à des lieux qui sont pour nous inaccessibles grâce à leurs matériels. Ou des personnes qui disposent de chiens, de drones…” La famille assure qu’elle ne lâchera pas l’affaire, tant qu’elle n’aura pas découvert la vérité sur le jeune garçon. “S’il est vivant quelque part et qu’il n’a pas envie de revenir, nous respecterons sa volonté, dit-elle. Mais il doit nous faire savoir qu’il va bien. Car nos vies à tous se sont arrêtées avec sa disparition. Et nous sommes psychologiquement épuisés. Ça nous tue à petits feux. Nous avons besoin de savoir. Même un corps nous permettrait de faire le deuil et d’avancer”.

NATHALIE TECHER

Si vous avez des nouvelles de Kévin Rivière, contactez la gendarmerie ou sa marraine Marie-Olga au 0692 76 95 09