[Faits Divers] Un militaire en prison pour avoir violenté deux petites amies

LA SALINE. Un militaire du 2e RPIMa de Saint-Pierre était jugé hier en comparution immédiate pour des faits de violences aggravées concernant ses deux dernières concubines. Ce sont des faits du 16 mai dernier à La Saline qui ont déclenché les investigations de la gendarmerie.

Cette nuit-là, le soldat de 29 ans escalade le balcon de sa petite amie, qui refuse de le voir après une première dispute violente. La surprenant dans son sommeil, il se met à califourchon sur elle, brise son téléphone, la mord, lui crache dessus et lui arrache son collier.

Il est 5h30 du matin lorsque les voisins du dessous entendent un bruit sourd sur le plancher et des cris. La jeune femme parvient à s’échapper en culotte dans la rue, visible terrorisée. Elle expliquera que son compagnon lui a cogné la tête contre le sol.

Dans les jours qui suivent, une autre jeune femme résidant Saint-Pierre dépose plainte. Il s’agit de la précédente compagne du militaire, qu’elle a quitté six mois plus tôt. Celle-ci affirme avoir également subi les mêmes types de propos insultants, crachats, et violences de la part de son compagnon aux états de service par ailleurs irréprochable : formateur en secourisme, pompier volontaire, rugbyman, le jeune homme a plutôt bonne réputation.

En garde à vue, ce dernier nie les faits reprochés, évoque des compagnes “hystériques” et qui le violentaient, lui. Une version plus ou moins maintenue hier à la barre, en dépit de témoignages accablants des voisins et des sanglots des deux jeunes femmes. “C’est vrai que je lui ai mal parlé et que je l’ai attrapée, mais c’est elle qui m’a mis deux coups de tête et qui est tombée sur le sol” raconte le prévenu.

“IL POURRAIT TUER UNE FEMME”

“Il se pose aujourd’hui en victime face à celles qu’il a tourmentées, c’est un positionnement aussi violent que les coups qu’il leur a donnés” dénoncera Me Marlène Jourdan pour l’une des parties civiles.

Soulignant “l’extrême violence des faits”, la procureure Fanny Gauvin s’est attardée sur la personnalité d’un prévenu “qui se présente comme un protecteur mais devient avilissant, humiliant, haineux pour les femmes qu’il est censé aimer.” Persuadée que “cette homme pourrait, un jour, tuer une femme”, elle réclame quatre ans de prison dont un an avec sursis.

En défense, Me Véronique Philippo pointera “des fonctionnements de couple toxiques, émaillés de chamailleries et de disputes qui ont constitué une parenthèse malheureuse dans la vie de ces trois là.” Rappelant qu’avant cela, son client “n’avait pas connu de problèmes avec ses relations amoureuses”, elle demande la clémence pour “cette personnalité qui ne cadre pas avec les faits”.

Le soldat est finalement condamné à trois ans de prison dont 18 mois avec sursis probatoire pendant deux ans. Il a été maintenu en détention.

S. G.