[Faits Divers] Mort de Jocelyne Bègue : l’ex-policier maintient avoir tué “par accident”

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ASSISES. Jugé en appel, l’ancien policier Alain Payet nie toujours avoir voulu tuer sa compagne en février 2016 au Port et évoque “un accident”. Une position intenable alors que la victime a reçu deux coups de couteau au cœur, ce qui lui a déjà valu la perpétuité.

“Mi vien de piquer ma femme, vien trap’ à moin. Mi attend à zot devant le portail.” Tandis que la présidente lit la transcription de l’appel reçu par la police du Port ce 26 février 2016 à 21 h, Alain Payet, bientôt 70 ans, secoue la tête dans le box des accusés. “Vous n’êtes pas d’accord ?”, demande la magistrate. “C’est un faux. Je n’ai pas dit ça. C’est dur à encaisser quand même.”

“Je vous lis un enregistrement du 17, vous savez ce que c’est, vous avez été policier !”, lui renvoie la présidente.

Comme à son premier procès de juin 2018, Alain Payet oscille entre mutisme et négations des évidences avec un aplomb étonnant. Ayant fait appel de sa condamnation à la réclusion à perpétuité pour le meurtre de sa compagne Jocelyne Bègue, 56 ans, l’ancien agent de la police aux frontières semble toutefois un peu plus enclin à parler cette fois-ci, alors qu’il n’avait rien dit ou presque devant ses premiers juges.

Il reste néanmoins campé sur la même position. S’il a tué Jocelyne, c’était “un accident”. “Je voulais me suicider une fois de plus. Elle a sauté pour m’arracher le couteau des mains. J’ai entendu craquer et elle est tombée à la renverse sur le lit”, décrit l’accusé.

Une version difficilement audible alors que l’autopsie a démontré que la victime avait succombé à deux plaies profondes causées par une arme blanche dans la région du cœur. Refus de voir la vérité en face, d’admettre qu’il a commis l’irréparable ? “Je ne suis pas un assassin ni un criminel comme le dit la presse. À aucun moment, je n’ai voulu lui retirer la vie”, écrira-t-il à l’une de ses nièces depuis sa cellule, critiquant “une enquête bâclée, un dossier monté sur des hypothèses.”

VOUS VOULIEZ L’ISOLER, LA MUSELER ?

Pas de quoi attendrir l’avocate générale Emmanuelle Barre, qui lui demande de s’expliquer sur les plaies de défense constatées sur les mains de la victime ou la découverte de son téléphone cassé et ensanglanté dissimulé sous un tas de linge. “Quand dites-vous la vérité ? Vous avez menti au moins deux fois ce matin”, pointe l’accusation.

Le grand gaillard à la barbiche blanche refuse de répondre, comme aux questions posées par la partie civile. “Vous veniez de casser son ordinateur portable, son téléphone, sa voiture. Tous les objets synonymes de liberté pour cette femme. Vous vouliez l’isoler, la museler ?”, questionne Me Jean-Jacques Morel. “N’insistez pas”, répond l’accusé qui persiste à nier les mobiles du crime avancés par l’enquête. Comme la jalousie qu’il aurait éprouvé vis-à-vis de la relation virtuelle qu’elle entretenait avec un autre homme sur facebook. “C’était un charlatan, ça n’avait aucune importance”, assure-t-il. Ou les accusations de propositions indécentes qu’il aurait faites à ses nièces mineures. “Elle ne m’en a jamais parlé et c’est faux.”

Le policier, déchu après sa condamnation en 1996 à 15 ans de réclusion pour les viols de ses belles-filles, laisse une nouvelle fois entrevoir sa défiance envers la justice. Cette ancienne sentence criminelle, qu’il a toujours qualifié de “complot”, pèse décidément lourd dans le parcours de cet homme insaisissable, se disant “résigné” mais décidé malgré tout à “jouer (s)a dernière carte” pour éviter de finir sa vie derrière les barreaux. Réquisitoire, plaidoiries et verdict aujourd’hui.

 

Sébastien Gignoux

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