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Saint-Denis. Hier, la cour d’assises s’est penchée sur la personnalité inquiétante de Lahadji Mouridi. Rejugé en appel, le prédateur sexuel ne reconnaît toujours pas la totalité des viols et agressions sexuelles commis sur 14 victimes, entre 2007 et 2016.
Ce matin, l’avocat général a requis 20 ans de réclusion criminelle contre Lahadji Mouridi.
“Je m’en fous. 17, 18, 19, 20 ans, je prends ma peine et c’est pareil“. Irrité devant la cour d’assises, Lahadji Mouridi ne semble toujours pas enclin à admettre les faits. Reconnu coupable en 2017 et condamné à 17 ans de réclusion criminelle, le ministère public a fait appel de la peine, qui pourrait s’alourdir à 20 ans.
Il menace le policier chargé de l’enquête
Hier, une nouvelle théorie a été exposée par l’ex-footballeur. Il se dit victime d’un complot du policier chargé de l’enquête et n’a pas hésité à le menacer de “lui faire payer” à sa sortie de prison. En première instance, il avait dit être ensorcelé. Parfois, c’est la faute à l’alcool : “J’étais saoul à ce moment“. Pourtant, comme le souligne l’avocat général, Lahadji Mouridi consommait de temps en temps du zamal et de l’alcool, mais n’était pas dépendant. “J’ai été condamné pour viol, donc c’est un viol“, lâche-t-il à un moment, d’un ton désinvolte, agacé par les questions du président de la cour. Le pervers de 38 ans a un profil des plus inquiétants. “Un sujet mégalomane et égocentrique, agressif quand ça ne se passe pas à sa façon.” C’est ce qui ressort de l’expertise psychologique. Une impulsivité qu’il a démontrée lundi, en insultant Me Georges-André Hoarau, de la partie civile, “d’enculé” et de “pédé“.
“Un ado prépubère”
Entre football et petits boulots, Lahadji Mouridi enchaîne les conquêtes au cours de sa vie active. Douze enfants sont issus de ses multiples relations. Plusieurs de ses ex-compagnes peignent un individu possessif, jaloux et violent. L’expert décrit un homme “drageur, à l’aise avec les femmes“.
Lui-même se vante d’avoir eu plus d’une centaine de partenaires. “Il grimpe derrière les douches des vestiaires d’un club de rugby en se contorsionnant pour prendre en photo des femmes nues. Il capture des clichés des parties intimes de ses victimes. Son comportement fait penser à un ado prépubère. Pas à un homme séducteur“, assène l’avocat général.
Une dimension maniaque ressort de son profil. Interpellé le 9 mars 2017, les enquêteurs saisissent dans son véhicule un disque dur, des clés USB et des cartes SD. Ils découvrent 57 000 fichiers pornographiques, des photos du sexe de ses victimes et autres clichés pervers. Le tout rangé méthodiquement dans 226 dossiers avec des noms qui suivent le même schéma : “voisine de xx”, “cousine de xx”.
Le prédateur retravaille même certaines photos en faisant des montages. “C’est ma vie privée. Je ne les ai pas pour les vendre ou donner à quelqu’un“, se justifie-t-il. Il conserve aussi les vidéos des viols et des agressions sexuelles qu’il commet souvent sur des mineurs de l’entourage de ses compagnes, au début de ses agissements, avant de s’en prendre à des inconnus.
“Son parcours de délinquant sexuel débute dans le cercle intrafamilial. C’est le schéma malheureusement classique que l’on retrouve souvent devant la cour d’assises“, souligne l’avocat général. “Ensuite, son mode opératoire est beaucoup plus organisé. Il suit ses victimes sur plusieurs mois. Il y a une volonté de nettoyer la scène de crime. C’est le chemin d’un voyeur avec une logique de collection des photos de ses victimes“.
Demain, après les plaidoiries et les réquisitions du ministère public, la nouvelle peine Lahadji Mouridi sera prononcée. Au vue de ses interventions, elle ne devrait pas profondément impacter la sensibilité du prédateur sexuel.
Benoit Donnadieu
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