Faire sonner Big Ben pour le Brexit ? Une affaire plus sérieuse qu’il n’y paraît

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L’horloge de Big Ben le 30 décembre 2019.
L’horloge de Big Ben le 30 décembre 2019. TOBY MELVILLE / REUTERS

Il n’y a pas de petit sujet pour les brexiters. Ces derniers jours, le député conservateur Mark François, éminent eurosceptique, s’est choisi un nouveau combat : il réclame la remise en service exceptionnelle de Big Ben pour le Brexit. « Big Ben should bong for Brexit », a t-il déclaré la semaine dernière, en faisant bien claquer tous les mots, lors d’un des débats précédant le vote en troisième lecture à la Chambre des communes du « withdrawal agreement deal », le texte transposant le divorce avec l’Union européenne (UE) dans le droit britannique.

Lire : Vote crucial en faveur du Brexit au Parlement britannique

Big Ben, l’énorme horloge installée au sommet de la tour Elizabeth, flanquant le Palais de Westminster, est un peu à Londres ce que la tour Eiffel est à Paris : une icône. Son célèbre carillon, diffusé sur toutes les chaînes nationales pour marquer les passages à la nouvelle année, a cessé de résonner le 21 août 2017 à midi, lorsqu’il a été décidé de rénover la tour et son mécanisme, en service depuis près de cent soixante ans. Les travaux devraient durer jusqu’en 2021. Alors première ministre, Theresa May s’était émue que l’horloge au style gothique si emblématique soit « réduite au silence pendant quatre ans ».

500 000 livres sterling

Il est cependant apparu ces derniers jours que sa remise en service anticipée – et très provisoire –, serait excessivement dispendieuse. Sir Lindsay Hoyle, le speaker de la Chambre des communes, a confirmé, mardi 14 janvier, qu’il en coûterait jusqu’à 500 000 livres sterling (soit environ 585 000 euros) au contribuable britannique, rien que pour faire retentir les onze coups de 23 heures, le 31 janvier, heure à laquelle le Brexit aura très formellement lieu (minuit à Bruxelles).

La commission parlementaire chargée du Palais de Westminster a assuré qu’il faudrait remettre en place exceptionnellement une partie du beffroi, déjà démonté, ce qui coûterait au bas mot 120 000 livres sterling (140 400 euros). A cela, il faudrait ajouter les frais liés à l’arrêt momentané des autres travaux de restauration de la tour (100 000 livres par semaine). « Les officiels du Parlement ne veulent clairement pas faire d’efforts », a déploré Mark François au micro de la BBC mardi, rappelant que Big Ben avait quand même exceptionnellement sonné pour le centenaire de l’armistice de 1918, en 2018.

L’affaire est plus sérieuse qu’il n’y parait : faut-il fêter le Brexit ? Le camp des brexiters a déjà la réponse, mais le premier ministre, Boris Johnson, paraît davantage soucieux, depuis son impressionnante victoire aux élections générales, en décembre dernier, de réunifier le pays, que de le diviser à nouveau. N’a t-il pas déclaré, également au micro de la BBC mardi matin, que le Brexit était le sujet « qu’il préférait le moins » ? Lui qui n’avait pourtant presque parlé que de cela durant l’automne dernier ?

Lire : Elections au Royaume-Uni : Johnson réussit magistralement son pari, Corbyn subit une débâcle, les leçons d’un scrutin historique

Aurait-il trouvé la solution pour satisfaire les exigences de son camp « brexiter » sans contrarier davantage les « remainers » ? M. Johnson a suggéré mardi le lancement pour Big Ben d’une souscription publique, via une plate-forme de crowdfunding. « Allez Boris ! Annonce donc que Big Ben va carillonner ! Et montre-toi [le jour J] à Parliament Square [juste en face de Westminster] pour saluer cette date extraordinaire ! », a réagi Nigel Farage dans le Daily Telegraph. Bien que marginalisé lors des dernières élections, le patron du Brexit Party ne pouvait pas rester silencieux sur un coup pareil.

Notre sélection d’articles pour comprendre le Brexit

  • Boris Johnson a réussi magistralement son pari, Corbyn a subi une débâcle : les leçons d’un scrutin historique qui va permettre au premier ministre de réaliser le Brexit au 31 janvier 2020.
  • Six mois après le refus du Parlement britannique de ratifier l’accord entre Theresa May et l’Union européenne sur le Brexit, un nouvel accord a été négocié par le premier ministre Boris Johnson.
  • Ce texte, qui reprend l’essentiel de l’« accord de retrait » en novembre 2018, supprime notamment l’existence du « backstop » à la frontière entre les deux Irlandes. En voici les points-clés.
  • Comprendre : le schéma qui résume les options possibles (daté d’octobre 2019), alors que les parlementaires doivent valider l’accord de Boris Johnson pour officialiser le divorce entre le Royaume-Uni et l’Union européenne.

Retrouvez tous nos articles sur le Brexit dans cette rubrique.

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