« Facebook a-t-il basculé du “mauvais côté de l’histoire” ? »

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Facebook a-t-il basculé du « mauvais côté de l’histoire » ? La question en forme d’accusation n’émane pas d’un utilisateur contrarié du réseau social, mais de l’un de ses ingénieurs, qui, dans un message publié il y a quelques jours reproche à son employeur d’être « une plate-forme qui permet aux politiciens de radicaliser les individus et de glorifier la violence, et nous regardons les Etats-Unis succomber au même type de division alimentée par les médias sociaux qui a tué des personnes aux Philippines, en Birmanie et au Sri Lanka. J’ai peur pour mon pays et j’ai fini d’essayer de le justifier », explique Timothy Aveni, qui a décidé de quitter l’entreprise le 12 juin.

A l’origine de cette diatribe, la décision du patron de Facebook, Mark Zuckerberg, de ne pas intervenir à propos de déclarations de Donald Trump, accusé d’enfreindre les règles de publication du réseau social. Alors que les Etats-Unis ont connu ces derniers jours une flambée de violences et de protestations liées à la mort de George Floyd, un Afro-Américain tué par la police de Minneapolis (Minnesota), le président américain avait lancé un appel à la répression des manifestants en reprenant la célèbre phrase de Walter Headley, chef de la police de Miami chargé de mater des émeutes en 1967 en marge du mouvement des droits civiques : « Quand les pillages commencent, les tirs commencent. »

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« Nous ne voulons pas être des arbitres de la vérité », a tranché Mark Zuckerberg, alors que les employés de Facebook sont de plus en plus nombreux à afficher leur malaise avec cette neutralité. Le PDG a multiplié les déclarations pour justifier la position de l’entreprise en considérant que les utilisateurs du réseau social sont assez grands pour faire la part des choses, édulcorant la responsabilité de l’entreprise sur les contenus qu’elle est amenée à relayer.

Extrême tension

Les parangons de la liberté d’expression se sont précipités pour louer la « sagesse » de Zuckerberg de laisser le marché de l’information se réguler de lui-même, cantonnant les réseaux sociaux à leur rôle de simples hébergeurs de contenus. De quel droit s’érigeraient-ils en censeur d’un Donald Trump démocratiquement élu, sous prétexte que celui-ci ne respecterait pas des règles établies par une entreprise privée ?

La situation reste malgré tout complexe. D’abord, il est arrivé à Facebook de censurer des contenus. Dernièrement, au cours de la pandémie de COVID-19, le groupe n’a pas hésité à se lancer dans la chasse aux fausses nouvelles concernant la maladie. Pourquoi ne pas combattre les appels à la violence avec le même zèle ? En fait, Mark Zuckerberg n’en disconvient pas. Dans un message publié le 30 mai sur Facebook, il affirme que la liberté d’expression doit être encouragée autant que possible « à moins que cela ne cause un risque imminent de dommages ou de dangers spécifiques énoncés dans des règles claires ». Cette position est précisément alignée sur le premier amendement de la constitution des Etats-Unis. Ce texte protège de façon très extensive la liberté d’expression, à l’exception de quelques limites, dont, justement, l’incitation à la violence imminente.

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