« Face aux urgences sociales et environnementales, un nouveau modèle philanthropique doit se réinventer »

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Tribune. En pleine crise sociale, économique et écologique, les démocraties peinent à trouver des majorités pour mettre en œuvre une action publique efficace. Nos sociétés ont ainsi plus que jamais besoin d’actions civiles pour compléter ou pallier l’action publique, et la philanthropie doit en être le moteur. Face à cette responsabilité urgente et croissante, la philanthropie doit bien sûr démultiplier les moyens mobilisés. Pourtant, les deux véritables défis qui s’imposent à elle sont d’une autre nature.

Le premier défi porte sur la légitimité, ou « syndrome du messie ». En Europe, mais également aux Etats-Unis, dans plusieurs médias, sur les réseaux sociaux et dans le débat public, la légitimité de l’action de certaines grandes fondations est remise en cause, quelle que soit l’intégrité de leur démarche. Leurs avantages fiscaux sont pointés du doigt. Le soupçon de conflits d’intérêts pèse parfois sur leurs actions. La « privatisation de l’intérêt général » est érigée en menace. Sans refonder sa légitimité dans la société, la philanthropie ambitieuse finira par se confronter à des oppositions sociales et politiques.

Le second défi est celui de l’impact, ou « syndrome de la danseuse ». Aujourd’hui, l’exigence de résultat qui s’impose à l’action philanthropique est bien supérieure à celle de l’action publique. Elle se doit non seulement de procéder de façon professionnelle dans le choix des actions mais aussi dans la mesure précise des réalisations.

Légitimité et efficacité

Pourtant, bien au-delà, elle se doit d’être déterminante, transformative, systémique et à l’échelle des problèmes auxquels elle s’attaque. Si les philanthropes ne concentrent pas leurs efforts sur les actions qui changent effectivement la donne, ces dernières risquent d’être perçues comme superficielles, inefficaces, inutiles et, en conséquence, comme un gaspillage indirect d’argent public, ou pire, comme la conséquence d’inégalités inacceptables.

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Les philanthropes américains ont bâti leur action sur une promesse d’efficacité déterminante, mais sont aujourd’hui confrontés à une remise en question de leur légitimité. Les philanthropes européens ont été culturellement plus modestes dans leur rôle, pour rester légitimes dans la société, mais sont aujourd’hui questionnés sur l’efficacité et l’utilité réelles de leurs actions.

Sans légitimité, le rôle de la philanthropie finira par être contraint par la société. Sans impact décisif, la légitimité des philanthropes et des mesures fiscales qui leur sont accordées sera remise en cause. Ce mouvement a d’ailleurs déjà commencé en France.

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