Face au pouvoir polonais, un front d’opposition inédit et très proeuropéen

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Les élections européennes constituent, pour la majorité PIS et ses opposants, un test grandeur nature avant les législatives de cet automne et la présidentielle de l’année prochaine.

Par Publié aujourd’hui à 17h04

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Rassemblement pro-européen à Varsovie, le 18 mai.
Rassemblement pro-européen à Varsovie, le 18 mai. JANEK SKARZYNSKI / AFP

« La Coalition européenne est le seul garant du maintien de la Pologne dans l’UE », peut-on lire sur des tracts de campagne distribués à Varsovie par la plateforme des partis d’opposition. Les Polonais seraient-ils menacés d’exclusion de l’UE ? Le scénario paraît improbable : depuis des années, les Polonais comptent parmi les populations les plus satisfaites de leur appartenance à l’UE, avec plus de 80 % d’opinions favorables.

Pourtant, ils demeurent dans le même temps près de 40 % à soutenir le parti ultraconservateur et eurosceptique Droit et justice (PiS), allié des conservateurs britanniques au Parlement européen, soit quelques points de plus que la Coalition d’opposition. Porté au pouvoir en 2015, le PiS a multiplié les contentieux avec les institutions de l’UE sur, notamment, l’indépendance de la justice et l’accueil des demandeurs d’asile. Sous le gouvernement du PiS, la Pologne est devenue le premier Etat membre à être visé par l’article 7, procédure qui peut théoriquement sanctionner la « violation grave et persistante » de l’Etat de droit.

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Attelage hétéroclite de conservateurs modérés, de libéraux, de sociaux-démocrates et des Verts, la Coalition européenne nouée en début d’année joue précisément sur ces tensions pour tenter de transformer le scrutin de dimanche en plébiscite pro-européen et en vote sanction contre le PiS. Grzegorz Schetyna, président de la Plateforme civique (PO, membre du Parti populaire européen, la formation européenne des conservateurs) et principal architecte de la Coalition, accuse ainsi le PiS d’« être déjà en train de nous faire sortir de l’UE ».

De leur côté, les responsables du PiS, à commencer par leur chef incontesté Jaroslaw Kaczynski, rétorquent invariablement que « toutes ces histoires de “Polexit” sont des mensonges ». Les meetings du parti ne sont-ils pas organisés sur fond de carte européenne et de slogan « la Pologne cœur de l’Europe » ? Même le président de la République, Andrzej Duda, qui décrivait l’an dernier l’UE comme une « communauté imaginée dont il ne ressort pas grand-chose pour nous », reconnaît aujourd’hui le caractère « démocratique » du Parlement européen et appelle ses concitoyens à aller voter dimanche.

A cinq mois des législatives

En effet, pour le PiS, la véritable bataille est celle de la mobilisation. Les élections locales de 2018 lui ont confirmé que, s’il était toujours le premier parti à l’échelle nationale, il suscitait un fort rejet dans les villes. Sur les cent plus grandes municipalités, il n’en contrôle que six. Or, depuis que la Pologne a rejoint l’UE en 2004, ses citoyens n’ont jamais été plus de 25 % à voter aux européennes, avec parmi eux une surreprésentation d’urbains susceptibles de répéter le vote anti-PiS exprimé lors des municipales.

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