Face au mouvement de contestation, la Chine perd patience à Hongkong

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Pékin hausse le ton après la mise à sac du Parlement local par des manifestants, le 1er juillet, contre un projet de loi permettant l’extradition vers la Chine.

Par et Publié aujourd’hui à 11h38, mis à jour à 12h24

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Manifestants entrés de force dans le Parlement de Hongkong, le 1er juillet 2019, jour anniversaire de la rétrocession de la région par les Britanniques à la Chine.
Manifestants entrés de force dans le Parlement de Hongkong, le 1er juillet 2019, jour anniversaire de la rétrocession de la région par les Britanniques à la Chine. VIVEK PRAKASH / AFP

La patience de Pékin a atteint ses limites : discret depuis le début du mouvement de contestation, le gouvernement central a haussé le ton après le sac du Parlement de Hongkong, le 1er juillet, par des centaines de manifestants, contre un projet de loi permettant l’extradition vers la Chine.

Le ministère des affaires étrangères a dénoncé des actes « graves et illégaux » qui « piétinent l’Etat de droit » et « portent atteinte aux intérêts fondamentaux » de Hongkong. Un premier suspect a été arrêté pour les manifestations des dernières semaines, vendredi 5 juillet : artiste de rue, Pun Ho-chiu, 31 ans, est accusé d’avoir participé au siège du quartier général de la police, le 21 juin, et d’avoir lancé des œufs sur les forces de l’ordre.

Avant l’assaut des manifestants contre le Parlement, Pékin était resté dans la réserve, notamment pour ne pas perturber la rencontre du président chinois Xi Jinping avec son homologue américain Donald Trump au G20 d’Osaka, fin juin. Mais le ton a changé. Steve Tsang, directeur de l’institut sur la Chine de l’Ecole des études orientales et africaines, à Londres, constate :

« L’invasion du Parlement a constitué un tournant radical du point de vue du gouvernement chinois. Le Parlement est un symbole de l’autorité de la RAS [région administrative spéciale] de Hongkong et, implicitement, de l’autorité de la République populaire de Chine. »

Suffrage universel

La loi qui a suscité la mobilisation serait l’initiative de la chef de l’exécutif, Carrie Lam, et non de Pékin. Elle illustre le rôle ambigu de la dirigeante, pas élue au suffrage universel mais désignée, parmi un pool restreint de candidats, par un collège de 1 200 grands électeurs, eux-mêmes majoritairement acquis aux intérêts chinois. Elle doit anticiper les volontés de Pékin pour ne pas subir davantage de pressions et espérer un deuxième mandat – et est ainsi davantage à l’écoute de la direction du Parti communiste –, mais doit néanmoins composer avec ses propres citoyens. « Un dirigeant élu au suffrage universel n’aurait pas été aussi déconnecté du peuple, pointe Steve Tsang. C’est un problème commun aux quatre dirigeants qu’a connu Hongkong depuis la rétrocession en 1997. »

Pékin avait avancé en 2013 une proposition : le peuple de Hongkong pourrait bien élire son dirigeant au suffrage universel, mais les candidats seraient d’abord présélectionnés. Du point de vue chinois, pas question d’aller plus loin : comment imaginer que le Parti communiste n’ait pas un droit de regard sur la direction de la ville, qui pourrait par exemple passer aux mains d’un partisan d’une plus grande autonomie, voir de l’indépendance… « L’arrangement de 2013 était la limite de ce que Pékin pouvait tolérer. C’était un compromis mais, au moins, les dirigeants se seraient sentis responsables auprès de leur électorat à Hongkong, et pas seulement auprès de Pékin », poursuit le professeur Tsang. C’est cette offre, bien éloignée des attentes populaires, qui a suscité le mouvement des parapluies en 2014, trois mois d’occupation des principales artères.

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