Face au coronavirus, le théâtre argentin contraint de se renouveler

0
93

[ad_1]

LETTTRE DE BUENOS AIRES

Les acteurs membres de l’initiative Solidarity Artists, dans un théâtre fermé, à Buenos Aires, le 16 mai.
Les acteurs membres de l’initiative Solidarity Artists, dans un théâtre fermé, à Buenos Aires, le 16 mai. NATACHA PISARENKO / AP

Nacho et Victoria s’enlacent sur la scène du Timbre 4. La voix des deux personnages, interprétés par les acteurs Claudio Tolcachir et Paula Ransenberg, résonne à travers la salle principale de ce théâtre situé dans le quartier de Boedo, en plein cœur de la capitale argentine. Les spectateurs de la pièce Nerium Park rient à l’unisson lors des rares moments de légèreté de ce drame aux accents de thriller. On pourrait presque se sentir appartenir à ce public captivé, si seulement on ne se trouvait pas confinée dans un appartement à 3 kilomètres de ce haut lieu du théâtre indépendant de Buenos Aires.

Comme les autres pièces à l’affiche de Timbre 4, Nerium Park est diffusée en ligne à partir de l’heure où les spectateurs auraient dû pénétrer dans la salle. La vidéo reste disponible durant 24 heures sur le site du théâtre. La représentation a été filmée avant le début du confinement, décrété le 20 mars dans toute l’Argentine pour faire face à l’épidémie due au coronavirus et toujours en vigueur jusqu’au 24 mai à Buenos Aires et dans sa grande banlieue. Après le visionnage, le spectateur est invité à participer à une gorra virtual, un « chapeau » virtuel.

Encouragement financier

« A la fin d’un spectacle gratuit, en temps normal, on proposerait aux spectateurs de laisser dans un chapeau une contribution du montant qu’ils souhaitent ; c’est un peu le même principe, explique Maxime Seugé, cofondateur et producteur général de Timbre 4. Les gens ont été extrêmement généreux. » Dès le premier week-end de confinement, fin mars, près de 120 000 personnes ont cliqué sur les différents spectacles proposés en ligne. Un beau score pour ce théâtre qui a une capacité de 1 200 places réparties sur ses trois salles ; et un encouragement financier bienvenu dans le contexte actuel. La pandémie de Covid-19 a mis un sérieux coup de frein à la scène théâtrale dynamique − une référence en Amérique latine − mais historiquement précaire de la capitale argentine.

Depuis le début de l’épidémie, qui avait fait 403 morts en Argentine au 20 mai, d’autres salles, parmi lesquelles de grands théâtres publics comme le Cervantes ou le San Martín, se sont mises à la rediffusion de spectacles en ligne. « On rivalise difficilement avec une série Netflix », relativise M. Seugé, qui précise que l’attention des spectateurs visitant le site de Timbre 4 n’est pas la même que dans une salle de théâtre : « Le temps de visionnage moyen des spectacles est de 15 minutes. »

Il vous reste 55.44% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: