Face au coronavirus, « il faut lever les sanctions contre Cuba et le Venezuela »

0
81

[ad_1]

A La Havane, le 31 mars.
A La Havane, le 31 mars. Ramon Espinosa / AP

Alors que l’Amérique latine et les Caraïbes ont franchi mercredi 1er avril la barre des 20 000 cas déclarés de Covid-19, selon un décompte établi par l’Agence France-Presse à partir des informations fournies par les gouvernements et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) – soit un doublement en à peine cinq jours –, les craintes d’une récession économique globale s’étendent dans la région, qui compte déjà 185 millions de pauvres.

Alicia Barcena, la secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (Cepal), un organisme de l’ONU, estime dans un entretien au Monde depuis Santiago du Chili que l’impact économique de l’épidémie dans le sous-continent risque d’être catastrophique, et appelle à la levée des sanctions contre Cuba et le Venezuela.

Avant la crise sanitaire, la Cepal prévoyait une croissance de + 1,3 % pour la région en 2020. Quel sera l’impact économique de la pandémie de coronavirus ?

Les premières estimations nous font penser qu’il y aura une contraction de l’économie régionale de l’ordre de – 1,8 %. Mais ce n’est qu’une première étude de base, en fonction de la situation que traversent les principaux partenaires commerciaux de la région, c’est-à-dire la Chine et l’Europe, et les effets que va avoir la contraction économique dans ces pays, vers lesquels partent les principaux produits d’exportation latino-américains. Nous n’avons pas encore pris en compte l’impact qu’aura la baisse d’activité aux Etats-Unis. Si nous l’intégrons dans le calcul, nous pensons que cette chute peut être beaucoup plus importante. Certains instituts privés comme Goldman Sachs l’ont estimée à – 3,8 %. Nous pensons qu’elle peut facilement atteindre – 3 %.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Coronavirus : le Mexique durcit sa stratégie pour endiguer l’épidémie

Concrètement, quels seront les effets de cette situation ?

Nos économies sont très vulnérables à ce qui se passe dans le reste du monde. La crise du coronavirus va affecter la région à travers cinq canaux de transmission : d’abord, comme nous avons dit, la contraction de l’activité dans les pays qui sont partenaires économiques de l’Amérique latine : les exportations pourraient baisser de – 10,7 %, après une contraction de – 3 %, déjà, en 2019. Il y a aussi la chute des prix des produits de base, comme le pétrole ou les aliments, ainsi que l’interruption des chaînes globales de valeurs [l’ensemble des activités productives réalisées par les entreprises dans différents endroits du globe]. Cela affecterait surtout le Mexique et le Brésil, pays qui importent des pièces détachées et des biens intermédiaires de Chine. La crise aura aussi comme conséquence une baisse de la demande touristique, alors que de nombreux pays de la région dépendent de cette industrie, surtout dans les Caraïbes. Enfin, on note une intensification de la frilosité des investisseurs à cause de la dégradation des conditions financières mondiales.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: