Face à Pékin, Hongkong fait bloc

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La population du territoire est habituée à défendre ses libertés, au risque de susciter la colère de la puissance tutélaire, la Chine dite « continentale ».

Une reine contre un empereur. Quand ils veulent manifester contre Xi Jinping, l’homme fort de Pékin, les Hongkongais continuent de se tourner vers la reine Victoria. Plus de vingt ans après la rétrocession, le 1er juillet 1997, de l’ex-colonie britannique à la Chine, le parc qui porte le nom de la monarque et qui héberge sa statue est en effet devenu le lieu de tous les défis que les Hongkongais lancent au pouvoir central chinois.

Le 4 juin, par exemple, ils n’étaient pas moins de 180 000 à participer, dans le fameux parc, à la commémoration du massacre de Tiananmen, en 1989, à Pékin. Alors que la simple évocation de cet « incident » est interdite en Chine continentale, les Hongkongais, chaque année depuis 1990, sont fidèles au rendez-vous et honorent, lors d’une veillée aux bougies, la mémoire des victimes de la répression. Consciente d’être la seule ville de Chine à pouvoir le faire, Hongkong joue très consciencieusement son rôle de porte-flambeau du souvenir. Un signe parmi d’autres que, malgré toutes les pressions de Pékin, le territoire continue de jouir d’une liberté d’expression impensable sur le continent.

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Andy Chan incarne, lui aussi, cette liberté et ses limites. Avec ses cheveux courts et ses petites lunettes, cet homme de 28 ans ressemble à un parfait étudiant en droit. En fait, il est designer. Il est surtout le fondateur d’un minuscule parti indépendantiste, qui a d’ailleurs été interdit. Cela ne l’a pas empêché, en août 2018, devant le club des correspondants de la presse étrangère, de qualifier la Chine de « colonisatrice » et de juger que ce pays constituait « une menace pour tous les peuples libres dans le monde ». Pékin et les autorités hongkongaises ont réagi très durement, notamment en refusant de renouveler le visa du journaliste britannique chargé d’animer l’intervention d’Andy Chan devant la presse, mais les propos de ce dernier ont provoqué un vrai débat, bien au-delà du territoire.

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Depuis la rétrocession de Hongkong à la Chine, une formule régit les relations entre l’ex-colonie britannique et le continent : « Un pays, deux systèmes. » Hongkong fait partie de la Chine mais conserve une large autonomie, notamment en matière économique – elle dispose de sa propre monnaie et est membre de l’Organisation mondiale du commerce – et surtout judiciaire. Politiquement, le système est hybride. Il y a certes des élections libres au niveau local et de nombreux partis politiques, mais l’élection du chef de l’exécutif doit être validée par les dirigeants communistes, et le système électoral favorise les députés pro-Pékin.

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