« Face à l’Europe, la Chine déploie une stratégie du fort au faible »

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« La Chine d’aujourd’hui veut rafler la mise, toute la mise, en amenant ses partenaires européens à faire tapis » (Phil Hogan, commissaire européen à l’agriculture, le président chinois Xi Jinping, aux côtés d’Emmanuel Macron et de Zhong Shan, ministre du commerce de la Chine, à Pékin, le 6 novembre).
« La Chine d’aujourd’hui veut rafler la mise, toute la mise, en amenant ses partenaires européens à faire tapis » (Phil Hogan, commissaire européen à l’agriculture, le président chinois Xi Jinping, aux côtés d’Emmanuel Macron et de Zhong Shan, ministre du commerce de la Chine, à Pékin, le 6 novembre). Jason Lee / AP

Tribune. Pour la première fois, la montée en puissance de la Chine s’est invitée au plus haut de l’agenda de l’OTAN qui se tient à Londres les 3 et 4 décembre, quelques jours après la prise de fonction de la nouvelle présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

Selon une opinion dominante, la stratégie chinoise vis-à-vis de l’Europe consisterait en une vaste entreprise de division, dont le but viserait principalement à l’affaiblir. Mais c’est un anachronisme, qui porte les stigmates de l’expansionnisme soviétique pendant la guerre froide : l’approche de l’élite chinoise contemporaine est bien différente de celle du grand frère soviétique pour qui diviser ses adversaires, selon une stratégie du faible au fort, lui accordait un temps de répit.

La Chine d’aujourd’hui veut rafler la mise, toute la mise, en amenant ses partenaires européens à faire tapis, selon une stratégie du fort au faible. Une Europe bien portante et uniformément bienveillante à son endroit vaut beaucoup plus qu’une Europe divisée, imprévisible et qui, tôt ou tard, se soulèverait contre elle en l’accusant de tous ses maux.

Pénétration par infusion lente

L’exemple ukrainien illustre l’originalité de l’approche chinoise. En 2013, quand Moscou s’opposait fermement à ce que Kiev signe l’accord d’association avec l’Union européenne (UE), la Chine pressait au contraire Kiev de le signer, percevant tout l’intérêt d’une économie ukrainienne arrimée à l’UE, dans laquelle elle avait déjà beaucoup investi et qu’elle connaissait de l’intérieur.

Depuis 2014, le rêve européen de Kiev s’éloigne provisoirement, en raison de la persistance du conflit dans l’est du pays. Pékin se tourne davantage vers d’autres pays d’Europe orientale, dont la Biélorussie où elle développe depuis plusieurs années une gigantesque plate-forme industrielle, le Great Stone Industrial Park, sous label de la Belt & Road Initiative (BRI, les « nouvelles routes de la soie ») et porte d’entrée dans l’UE : la Biélorussie fait partie des six pays membres, avec l’Ukraine, du « partenariat oriental » de la Commission européenne.

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Dans cette logique de pénétration par infusion lente, les efforts de Pékin visent les pays à potentiel qui ont signé un accord d’association ou de libre-échange avec l’UE, ou encore qui ont vocation à l’intégrer, comme par exemple les pays des Balkans signataires des accords de stabilisation et d’association (ASA).

Si « l’offensive » chinoise en Europe par l’est du continent autour du format dit « 17+1 » (12 pays de l’UE, 5 candidats à son adhésion, plus La Chine) a surtout été perçue, à l’Ouest, comme une entreprise de fragmentation et de division de l’Europe, l’intérêt de la Chine est ailleurs. En scellant des partenariats en priorité avec des gouvernements et des régimes les moins éloignés de son propre fonctionnement, l’Etat-parti chinois peut y déployer tout l’éventail de ses préconditions politiques, qu’elle adosse à ses promesses de développement économique local.

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