face à la menace terroriste, l’inquiétude monte dans la communauté française

0
135

[ad_1]

Avec un pays classé pour moitié en « zone rouge » par le Quai d’Orsay, la plupart des 3 000 Français ont modifié leurs habitudes.

Par Sophie Douce Publié aujourd’hui à 19h00

Temps de Lecture 4 min.

Article réservé aux abonnés

Le 2 mars 2018, une double attaque visant l’ambassade de France et l’état-major des armées burkinabé à Ouagadougou avait coûté la vie à 8 militaires et fait plus de 85 blessés.
Le 2 mars 2018, une double attaque visant l’ambassade de France et l’état-major des armées burkinabé à Ouagadougou avait coûté la vie à 8 militaires et fait plus de 85 blessés. AHMED OUOBA / AFP

Murs en béton renforcés, vitres et portes blindées, vigiles armés aux aguets. Bienvenue à l’Institut français de Ouagadougou, fraîchement rénové. A l’entrée, fouille des sacs et passage au détecteur de métaux sont obligatoires. « C’est pénible, mais on a l’habitude maintenant », glisse une Française de 52 ans, une fois le sas de l’entrée passé. « Ça rassure oui, mais en même temps ça nous rappelle que ce lieu est une cible potentielle », ajoute cette enseignante, qui vit depuis quinze ans au Burkina Faso.

Lire aussi Inquiétude à Ouagadougou au lendemain des attaques : « Les assaillants n’ont peur de rien »

Le 2 mars 2018, le centre culturel a échappé de peu à la double attaque visant l’ambassade de France et l’état-major des armées burkinabé, situé à quelques dizaines de mètres de là. Cet attentat d’envergure, revendiqué par l’organisation djihadiste Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), avait coûté la vie à 8 militaires burkinabés et fait plus de 85 blessés. Ce jour-là, les vitres et un faux plafond de l’Institut français avaient été soufflés par l’explosion de la voiture piégée. « On est resté sidéré et il a fallu revoir tout le dispositif sécuritaire », indique un employé du centre, qui vient tout juste de rouvrir après un peu plus d’un an de lourds travaux.

Lire aussi Qu’est-ce que le GSIM, le groupe djihadiste qui a revendiqué l’attentat de Ouagadougou ?

Depuis, la situation sécuritaire s’est encore aggravée au Burkina Faso, pourtant longtemps épargné par la menace terroriste. En un peu plus d’un an, le Centre de crise et de soutien du ministère des affaires étrangères français a même dû réactualiser sa carte d’évaluation des risques à quatre reprises, classant en « zone rouge » près de la moitié du territoire. Le risque d’enlèvement d’Occidentaux et la crainte de nouveaux attentats inquiètent sérieusement le Quai d’Orsay. Alors, à Ouagadougou, capitale trois fois meurtrie par des attaques ces trois dernières années, l’inquiétude monte au sein des 3 000 résidents de la communauté française.

« Il faut être prêt au cas où »

Dans un quartier proche du centre-ville, Jean-Bernard Bugnazet gère un petit restaurant au bout d’une piste de terre rouge. « Vous voyez cette fontaine ? Regardez bien ! », précise-t-il, avant d’appuyer sur un interrupteur dissimulé. Quand l’eau cesse de couler, il grimpe les marches antidérapantes du décor végétal et enjambe un mur de près de trois mètres de haut. « C’est une sortie de secours », indique-t-il, démonstration à l’appui. S’ajoutent une « pièce de confinement » et un mirador voisin, « en cas d’attaque ». « Après l’attentat de l’hôtel Radisson Blu [le 20 novembre 2015, à Bamako, au Mali], j’ai senti que cela allait arriver ici au Burkina. Il ne faut pas plonger dans la psychose, mais il faut être prêt au cas où », explique l’Ardéchois qui dirige cette auberge, très prisée des expatriés.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: