Face à la menace d’une nouvelle vague, Wuhan veut tester toute sa population

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Dépistage du Covid-19, le 13 mai à Wuhan.
Dépistage du Covid-19, le 13 mai à Wuhan. HECTOR RETAMAL / AFP

Wuhan ne veut rien laisser au hasard : la ville, qui fut le premier foyer de l’épidémie de Covid-19, veut tester l’ensemble de sa population après la découverte de six nouveaux cas en deux jours. Concrètement, l’objectif est peu réaliste et, d’après les experts, peu utile, mais les dirigeants de la métropole du centre cherchent peut-être aussi à afficher leur efficacité, à dix jours de l’Assemblée nationale du peuple qui se tiendra à Pékin à partir du 22 mai, soit deux mois et demi plus tard que prévu à cause de l’épidémie. Cette surenchère illustre aussi la difficulté à atteindre l’objectif de zéro cas, alors que des nouveaux foyers épidémiques continuent d’apparaître çà et là en Chine, poussant les autorités locales à confiner à nouveau des quartiers ou des villes entières.

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A Wuhan, ce sont 5 000 habitants d’une résidence du district de Dongxihu qui se retrouvent à nouveau en quarantaine. A l’origine de ce petit foyer, un homme âgé de 89 ans qui aurait fait une rechute, plus d’un mois après avoir apparemment présenté des symptômes bénins de la maladie, a fait savoir la commission pour la santé de la ville. Il a contaminé sa femme, mais les quatre autres personnes infectées n’ont pas eu de contact direct avec le couple.

Face au risque de nouvelle vague, les autorités de la ville ont décidé de tester toute la population. Les responsables des districts ont reçu l’ordre de soumettre leur plan de bataille mardi midi, d’après un document interne diffusé par les médias locaux. « Tous les districts doivent se préparer à conduire des tests aux acides nucléiques sur l’ensemble de la population dans une limite de dix jours », précise le texte officiel. D’après le magazine économique Caixin, la campagne devrait être échelonnée par districts, certains commençant dès le 12 mai, d’autres à partir du 17 mai.

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Validité contestée par les experts

Ce plan rappelle le goût des officiels chinois pour les grandes campagnes systématiques, mais sa validité est contestée par les experts, même en Chine. L’épidémiologiste en chef du Centre chinois pour le contrôle et la prévention des maladies, Wu Zunyou, a déclaré à la télévision nationale CCTV que tester la population entière n’était « pas nécessaire » : « Les quartiers qui n’ont pas de cas n’ont pas besoin de tester chaque personne. » Il suggère plutôt une approche ciblée. Pour dépister toute la population en si peu de temps, Wuhan devrait multiplier par vingt ses capacités : la ville teste actuellement 50 000 à 60 000 personnes par jour, notamment dans le cadre de la reprise du travail.

Jusqu’ici, ces tests avaient permis d’identifier nombre de cas asymptomatiques, mais la ville n’avait pas enregistré de cas symptomatiques depuis trente-sept jours. Fin avril, la Commission pour la santé de Wuhan a annoncé que 1,03 million de personnes avaient déjà été dépistées. Face au risque de faux négatifs, fréquents, deux prélèvements sont en général effectués en Chine, parfois à 24 heures d’intervalle. Coût par personne : environ 180 yuans, 23 euros, soit un total de 1,8 milliard de yuans (234 millions d’euros) pour la ville pour tester sa population entière.

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La Chine prend très au sérieux le risque de deuxième vague, après avoir réussi à contrôler presque totalement l’épidémie. De nouveaux foyers dans le nord du pays à Harbin, capitale de la province du Heilongjiang, ont amené les autorités à confiner les villes à nouveau. A la frontière russe, où un foyer issu de cas importés depuis la Russie avait été découvert, les mesures sont en train d’être assouplies.

La province de Jilin a enregistré 114 cas de contamination, dont six nouveaux mardi 12 mai. Dans la ville de Shulan, les écoles ont été fermées et les 630 000 habitants confinés chez eux, une seule personne par foyer pouvant sortir pour faire les courses. Mercredi matin, après la découverte de six cas à Jilin, deuxième ville de la province du même nom, la vice-maire a déclaré : « Ce foyer de Covid-19 est très complexe et sévère, et il y a un risque très important qu’il se diffuse davantage. » Alors que l’essentiel du pays retrouve une vie normale, en témoigne la réouverture de Disneyland à Shanghaï lundi, le pays n’en a pas fini avec l’épidémie.

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