Face à la contestation locale, Amazon abandonne son projet d’installation à New York

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La fronde des élus locaux de l’aile gauche du Parti démocrate a eu raison du deuxième quartier général de l’entreprise, qui devait permettre de créer 25 000 emplois, moyennant une aide fiscale de 1,5 milliards de dollars.

Par Arnaud Leparmentier Publié aujourd’hui à 00h56, mis à jour à 00h56

Temps de Lecture 4 min.

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Rassemblement contre l’implantation d’Amazon dans le quartier new-yorkais de Long Island City, le 30 janvier.
Rassemblement contre l’implantation d’Amazon dans le quartier new-yorkais de Long Island City, le 30 janvier. DREW ANGERER / AFP

La crise est inédite. Amazon, la firme de Jeff Bezos, jette l’éponge et renonce à construire son deuxième quartier général à New York, à Long Island City, dans le district du Queens, juste en face de Manhattan. Le projet devait permettre de créer 25 000 emplois, moyennant une aide fiscale de 1,5 milliards de dollars (1,3 milliard d’euros).

En cause, la fronde des élus locaux de l’aile gauche du Parti démocrate, qui ont infligé un camouflet à la première entreprise américaine et à l’homme le plus riche du monde. Contre l’avis des dirigeants démocrates modérés de New York – le maire de la ville Bill de Blasio et le gouverneur de l’Etat Andrew Cuomo –, qui s’étaient réconciliés pour porter le projet.

« Alors que les sondages montrent que 70 % des New-Yorkais soutiennent nos projets et notre investissement, un certain nombre de responsables politiques locaux et de l’Etat ont clairement indiqué qu’ils s’opposent à notre présence et qu’ils ne travailleront pas avec nous pour construire le type de relation nécessaire pour aller de l’avant », a indiqué Amazon, jeudi 14 février. Immédiatement, sur Twitter, la très à gauche Alexandria Ocasio-Cortez, nouvelle égérie du Congrès des Etats-Unis dont la circonscription couvre Long Island City, s’est réjouie : « Tout est possible : aujourd’hui fut le jour où un groupe motivé de simples New-Yorkais a battu en brèche l’avidité d’Amazon, son exploitation des travailleurs et le pouvoir de l’homme le plus riche du monde. »

L’immeuble Citibank (en vert) qui devait héberger l’un des nouveaux sièges d’Amazon, dans le quartier new-yorkais de Long Island City, le 14 février.
L’immeuble Citibank (en vert) qui devait héberger l’un des nouveaux sièges d’Amazon, dans le quartier new-yorkais de Long Island City, le 14 février. DREW ANGERER / AFP
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Si l’on en est arrivé là, c’est que l’affaire a commencé avec un parfum de trahison. Pendant des mois, la firme de Jeff Bezos avait fait plancher toutes les villes américaines, pour abriter un second quartier général censé embaucher 50 000 salariés. A la dernière minute, le géant de Seattle (Etat de Washington) a changé les règles du jeu et a choisi de construire deux sièges au lieu d’un, de 25 000 salariés chacun. Il a choisi la banlieue de la capitale politique, Washington DC, et la capitale financière, New York : le pouvoir et l’argent, tout cela pour cela !

Bataille idéologique

Dans cette course où il ne fallait pas dévoiler son jeu aux villes concurrentes, les candidats ont mis en avant leur capacité à fournir la main-d’œuvre qualifiée nécessaire et ajouté des cadeaux fiscaux.

New York a été particulièrement généreux, avec 2 milliards de dollars d’incitations. Comme à son habitude, Amazon, groupe connu pour son refus de toute communication avec la presse et les populations, n’a pas « vendu » son projet. Jeff Bezos n’a pas fait la moindre conférence de presse et a laissé les élus Cuomo et De Blasio se réjouir seuls. Immédiatement, les médias new-yorkais ont vanté par contraste la manière adroite et consensuelle avec laquelle Google avait réussi son implantation à Chelsea dans le sud de Manhattan.

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