Everest, une irrésistible ascension

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Publié aujourd’hui à 04h30

Ascension de l’Everest par la face Sud, en mai 2018.
Ascension de l’Everest par la face Sud, en mai 2018. GESMAN TAMANG / AFP

C’est une photo de vacances un peu particulière. Le 23 mai, Nirmal Purja Magar (alias Nimsdai sur les réseaux sociaux), alpiniste anglo-népalais et ancien Ghurka des forces spéciales britanniques, postait sur les réseaux sociaux, à peine redescendu des sommets de l’Everest et du Lhotse, dans l’Himalaya, l’image d’une interminable file de grimpeurs emmitouflés avançant à la queue leu leu sur l’arête de neige et de roche qui conduit au Toit du monde : 8 848 mètres, l’altitude à laquelle circulent les vols long-courriers.

L’image fait aussitôt le tour de la planète, suscitant une avalanche de commentaires : l’Everest serait devenu une autoroute à touristes fortunés. Abolie la dernière frontière, fini le rêve, morte l’aventure !

Pas si sûr… L’ascension de la plus haute montagne du monde, à la frontière entre le Népal et la Chine, reste un sport dangereux. Douze personnes y ont trouvé la mort au printemps. Un record depuis l’hécatombe de 2015, lorsque des avalanches en avaient emporté dix-huit au camp de base côté népalais. L’année précédente, seize autres personnes, dont une majorité de sherpas, avaient laissé leur vie.

C’est le paradoxe de l’Everest : plus le matériel est performant, plus les données météo sont fines et plus son ascension se démocratise. Plus de monde, plus de morts. En chiffres absolus, pas relatifs : de 1922 à 1999, 164 personnes sont mortes sur l’Everest pour moins de 1 200 ascensions ; de 2000 à 2018, on compte 128 morts pour plus de 8 000 ascensions.

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On gravit l’Everest en général en mai, juste avant la mousson, lorsque le vent glacial qui bat le sommet faiblit un peu. Mais il y a aussi une saison d’automne. Les journées sont alors plus courtes, le froid, plus mordant qu’au printemps.

C’est aussi le temps des performeurs en quête de records : le Polonais Andrzej Bargiel vise une descente à ski du sommet. L’ultra-trailer catalan Kilian Jornet a lui aussi prévu d’y retourner : il avait établi un record contesté (une double ascension sans cordes, sans oxygène et sans sherpa en 26 heures depuis le camp de base, puis en 17 heures depuis un camp intermédiaire, tout cela en moins de cinq jours) en 2017.

« Seven Summits »

Depuis longtemps déjà, l’Everest n’est plus un but en soi et les alpinistes traditionnels ont délaissé le géant himalayen, trop encombré, trop balisé. Désormais, il faut grimper à cloche-pied, en marche arrière ou les yeux bandés pour innover, tellement tous les records possibles et imaginables ont été battus.

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