Etudiantes, mères de famille, militantes… en Irak, les femmes s’engagent dans les manifestations

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Pour la première fois dans ce pays conservateur, les Irakiennes sont nombreuses à prendre part aux rassemblements contre le pouvoir. En espérant que cela contribue à faire évoluer la place des femmes dans la société.

Par Publié aujourd’hui à 18h27, mis à jour à 18h35

Temps de Lecture 8 min.

Les manifestants irakiens portant les masques de Guy Fawkes se rassemblent lors d’une manifestation antigouvernementale sur la place Tahrir, dans le centre de Bagdad, dans la capitale, le 6 novembre 2019.
Les manifestants irakiens portant les masques de Guy Fawkes se rassemblent lors d’une manifestation antigouvernementale sur la place Tahrir, dans le centre de Bagdad, dans la capitale, le 6 novembre 2019. SABAH ARAR / AFP

Ses longs cheveux noirs cachés sous sa capuche et son visage masqué par un bandana, Arwa passe plusieurs heures par jour au milieu des jeunes hommes qui tiennent la ligne de front face aux forces de sécurité irakiennes sur le pont Sinak, près de la place Tahrir, à Bagdad. De longues heures à respirer les gaz lacrymogènes et à voir tomber les blessés, parfois à côtoyer les morts. « Je suis obligée de me camoufler, de me faire passer pour un homme, sinon les gars ne me laisseraient pas rester en première ligne. Ils disent que c’est trop dangereux pour une femme, qu’on est fragiles, mais moi, je ne le suis pas », raconte la jeune femme de 22 ans, les nerfs encore à vif des tensions accumulées pendant les affrontements.

« Mon père croit que je vais travailler » – Arwa

Loin des barricades, Arwa, originaire du quartier conservateur chiite d’Al-Kadhimiya, garde son bandana sur le visage pour ne pas être identifiée par les « espions de la sûreté nationale et des milices » ou être reconnue par des proches. « Mon père croit que je vais travailler. En fait, j’ai démissionné de la société où je travaillais car ils ne voulaient pas me donner de congés pour venir manifester. Les gens meurent ici, je ne vais pas rester les bras croisés ! », explique-t-elle. « Je ne crains personne, sauf mon père », ajoute-t-elle en riant.

Ce n’est pourtant pas la première fois qu’Arwa impose ses choix atypiques à son père. De 2015 à 2017, Arwa a été photographe militaire, embarquée avec les forces irakiennes dans la bataille contre l’organisation Etat islamique (EI), blessée deux fois, puis a fait une dépression. « Je vais en première ligne car je n’ai pas peur, je suis vide à l’intérieur. C’est ma force, je dois l’utiliser contre ce gouvernement. Ce qui a empêché les gens d’agir pendant toutes ces années, c’est la peur. Moi, je ne veux pas vivre en zombie, comme eux », ajoute-t-elle.

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« Avec ces jeunes hommes, on partage un même destin »

Rares sont les Irakiennes qui, comme Arwa, tiennent les barricades sur la place Tahrir mais, depuis le 25 octobre, elles sont nombreuses à participer aux manifestations contre le gouvernement, chose inédite dans cette société conservatrice. Lycéennes, étudiantes, mères de famille et militantes de la société civile, etc., elles viennent exprimer leur soutien par leur simple présence ou rejoindre les équipes de bénévoles qui prennent en charge les blessés, la logistique et la coordination du sit-in, ou même encore les groupes de réflexion.

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