État providence: plus de Rs 20 Mds nécessaires pour financer la hausse de Rs 6 750 de la pension de vieillesse

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En 2027, il y aura trois personnes en activité professonnelle pour soutenir les charges financières d’un retraité.

En 2027, il y aura trois personnes en activité professonnelle pour soutenir les charges financières d’un retraité.

La décision de doubler la pension universelle à Rs 13 500 mensuellement inquiète les économistes. Ils s’interrogent sur la capacité de l’économie de soutenir financièrement un tel coût.

On l’avait anticipé. Le Premier ministre n’a pas raté l’occasion, hier, pour séduire les seniors. Alors que ces derniers s’attendaient à un réalignement de leur pension sur le salaire minimum chiffré à Rs 8 500, ils ont eu mieux ! Pravind Jugnauth a promis de doubler celle-ci à Rs 13 500 s’il est reconduit aux affaires. À la clé : un bassin potentiel de plus de 220 000 électeurs.

L’annonce à peine faite et la nouvelle relayée sur les réseaux sociaux que les économistes et autres spécialistes financiers ont commencé à s’interroger sur la capacité du pays à honorer une telle promesse. De leur avis, il n’y a pas mille solutions; à condition que le gouvernement procède à une augmentation tous azimuts des différentes taxes perçues, qu’elles soient la TVA, les droits d’accises sur les cigarettes et les boissons alcoolisées ou encore sur les jeux. Pire, le gouvernement n’aura d’autre choix que de laisser filer le déficit budgétaire, ce qui accroîtra la dette publique.

Un tiers du budget

L’économiste Éric Ng soutient qu’une hausse de Rs 6 750 de la pension, comme promis par Pravind Jugnauth, représentera Rs 20 milliards par an, soit un coût total de Rs 40 milliards uniquement pour la pension ou un tiers du Budget de l’État, dit-il. «Il est évident que la dette publique dépassera les 70 % du PIB. Or, si Pravind Jugnauth n’a pu augmenter la pension à Rs 9 000 lors du dernier Budget, comment pourrait-il la porter maintenant à Rs 13 500 ?», s’interroge Éric Ng. D’ajouter que cette logique permettrait aux salariés du pays de toucher moins que les personnes du 3e âge.

Même sentiment chez un analyste financier qui se demande comment le gouvernement compte financer d’autres dépenses publiques si le budget de la pension ponctionnera à lui seul Rs 40 milliards des revenus fiscaux qui totalisent en moyenne Rs 100 milliards engrangées par la Mauritius Revenue Authority.

Population vieillissante

Il est évident que si le gouvernement actuel entend majorer significativement la pension universelle, comme il a promis de le faire si la population lui accorde un second mandat, il doit être prêt à ce que le budget de la pension explose, augmentant sa contribution au sein du PIB. «Aujourd’hui, la Basic Retirement Pension (BPP) représente 3 % du PIB. Si le gouvernement ne songe pas à réformer le système, le pays court le risque de la voir passer à plus de 8 % du PIB», expliquait l’actuaire Bernard Yen à l’express récemment.

En fait, le raisonnement est simple : plus la population vieillit, moins on prélève d’impôt pour financer la pension de vieillesse car, au final, il y aura moins de gens en âge de travailler et de payer les taxes.

Au dire de l’économiste Swadicq Nuthay, la croissance de la population active (qui se définit comme l’ensemble des personnes en âge de travailler et qui sont disponibles sur le marché, qu’elles aient un emploi ou qu’elles soient au chômage) est en train de ralentir. Pour preuve, le ratio de la population active était de 65,5 % en 2017 et, selon les projections du ministère de la Santé, ce chiffre va régresser pour passer à 58,9 % en 2037 et 53 % en 2057. Dans la foulée, la croissance de la population vieillissante va s’accélérer avec un Pensioner Support Ratio en baisse, soit celui des personnes professionnellement actives face aux retraités de la société.

Si ce ratio de dépendance des personnes âgées était de 4 en 2017, c’est-à-dire pour chaque personne âgée entre 15 et 59 ans, il sera de 3 en 2027, 2 en 2032 et de 1 en 2057.En clair, il y aura une seule personne en activité professionnelle pour soutenir les charges financières d’un retraité.

Ce qui fait dire à Swadicq Nuthay que le vieillissement de la population «représente un risque significatif pour la visibilité à long terme des finances publiques».

Quoi qu’il en soit, la promesse électorale autour de la pension de vieillesse a tous les ingrédients pour être une bombe à retardement.


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Lexpress

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