Et si le Choco Togo était le remède à tous nos maux ?

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Le logo de Choco Togo, un chocolat bio, équitable, artisanal et 100 % togolais.
Le logo de Choco Togo, un chocolat bio, équitable, artisanal et 100 % togolais. DR

Son feuilleté étonne. Joue la différence. A sa façon, Choco Togo est un petit caviar africain, une tablette tout à fait indiquée pour combattre les effets secondaires du confinement obligatoire du moment. Pas pour rien, en effet, que l’on se répète les effets antidépresseurs de la fève de cacaoyer…

Cette fève, que Choco Togo transforme, diffère des cabosses plus courantes, venues de Côte d’Ivoire ou du Ghana, les deux grands producteurs mondiaux. Au Togo, les cacaoyers sont généralement de type amelonado (de la forme d’un melon, en espagnol), une variété qui produit un fruit aux arômes de café à condition qu’on bichonne cette variété très sensible aux maladies. Ce qui est souvent le cas si l’on en croit Eric Agbokou, le fondateur de la marque. Ce dernier explique en passionné que « contrairement aux Ivoiriens, les agriculteurs togolais ont généralement de petites parcelles d’un demi à deux hectares qui se transmettent de génération en génération et sont bien entretenues ».

La coopérative Choco Togo se situe dans le quartier de Cacavéli, dans la banlieue nord de Lomé, la capitale du Togo.
La coopérative Choco Togo se situe dans le quartier de Cacavéli, dans la banlieue nord de Lomé, la capitale du Togo. PIERRE LEPIDI

Comme les producteurs, M. Agbokou aime ces arbres et se bat depuis 2013 pour partager cette passion. Formé en Allemagne, le jeune homme décide à son retour de monter une coopérative avec une douzaine d’amis. D’emblée, il veut jouer la différence en créant un chocolat bio, équitable, artisanal et 100 % made in Togo. « A la sortie de l’université, nous avons pensé qu’il nous fallait mutualiser nos forces et nos compétences pour améliorer la santé des Togolais, se souvient-il. Dans le chocolat noir, il y a du calcium, du potassium, de la vitamine B1 et des antioxydants. Et c’est un antidépresseur naturel ! »

« L’important n’est pas l’argent, c’est l’humain »

La coopérative Choco Togo est rapidement lancée sur les fonds personnels de ses créateurs (pour un montant d’environ 1 500 euros) et grâce au système D. Le très nécessaire réfrigérateur est empreinté chez l’un des fondateurs et le four chez un autre, pour pouvoir commencer à tourner. Pendant quatre ans, la coopérative ne dégage d’ailleurs aucun revenu. Son but n’étant pas de « créer de la richesse », assure Eric Agbokou, mais que « les bénéfices soient réinvestis dans la coopérative ou le financement d’autres projets. Nous voulons créer de l’emploi pour les jeunes et mettre les bienfaits du chocolat à la portée de tous. Notre objectif est aussi de rendre aux cacaoculteurs leur dignité dans le cadre d’un commerce équitable. » Car comme il le répète volontiers, « l’important n’est pas l’argent, c’est l’humain ».

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Le Togo, pays qui ne produit qu’entre 10 000 et 12 000 tonnes de fèves par an, est un petit pays producteur, soumis comme les grands producteurs ivoiriens ou ghanéens au marché de la Bourse de Londres, qui fixe les prix. « Pendant un siècle, nous avons exporté de la fève séchée », regrette M. Agbokou qui a bien conscience de la perte passée, puisque « c’est sur la transformation du produit que se fait la marge. Alors, afin de doubler le prix offert aux cacaoculteurs par rapport à celui du marché, nous avons appris à transformer la matière première, à pousser le processus qui part de la récolte des fèves de cacao à la fabrication du chocolat. »

De 55 à 100 % en teneur en cacao

Avec une règle absolue : faire de la qualité. Et pour cela, ils se sont sans cesse perfectionnés. En 2013, d’ailleurs, sept membres de la coopérative Choco Togo sont partis en stage en Italie dans le cadre du Fair Young Sustainable Inclusive and Coopérative Inclusive (FYSIC), un programme de formation européen. Là, au cœur de la Sicile, ils ont appris à transformer les fèves pour obtenir une belle pâte de cacao. Et conscients que les Mayas avaient inventé des techniques de transformation des fèves bien particulières, Eric Agbokou s’est aussi rendu au Mexique, berceau du cacao, pour importer cette tradition ancestrale entièrement artisanale qu’il reproduit au Togo.

Une tablette de chocolat noir (55 %) au gingembre de la marque Choco Togo, en février 2020.
Une tablette de chocolat noir (55 %) au gingembre de la marque Choco Togo, en février 2020. PIERRE LEPIDI

La coopérative, qui a remporté plusieurs récompenses dont le Prix jeunesse de la francophonie en 2016, produit aujourd’hui différentes tablettes de chocolat exclusivement noir, car le Togo produit très peu de lait. La gamme varie selon la teneur en cacao (de 55 à 100 %) et les parfums (gingembre, noix de coco, huile d’arachide, pain de singe…). Dernièrement, de nouvelles saveurs ont été créées avec l’ajout d’aliments réputés pour leurs vertus médicinales tels que le curcuma ou le moringa. En plus des tablettes, Choco Togo produit des cakes, dont certains sont proposés à bord des avions de la compagnie Asky. La coopérative produit à elle seule 16 tonnes de chocolat (en 2019) et exporte désormais vers l’Allemagne, le Japon et la France.

En dépit de sa success story, la petite coopérative a choisi de rester installée dans une villa du quartier de Cacavéli, dans la banlieue nord de Lomé, la capitale du Togo. Autour du bâtiment, les arômes qui s’échappent font parfois sourire les passants. Et à l’intérieur, chaque jour, une douzaine de personnes travaillent manuellement à la transformation des fèves et à l’empaquetage des tablettes. « Il faut soutenir le commerce équitable en Afrique, répète Eric Agbokou, en posant un regard gourmand sur le trésor qui repose dans ses jattes. Trésor pour la santé des dégustateurs et celle du pays.

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