Et si la Chine tirait parti du coronavirus…

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Chronique. Ancien correspondant du Financial Times en Chine, l’Australien Richard McGregor, qui vit aujourd’hui à Sydney, le confiait récemment : « Beaucoup de gens me demandent si le virus ne résulte pas d’un complot chinois pour dominer le monde. » L’hypothèse est absurde. De nombreux Chinois sont au contraire convaincus que le coronavirus est une création américaine destinée à affaiblir leur pays. Mais deux mois après le début dune crise dans laquelle certains ont cru pouvoir déceler le commencement de la fin du Parti communiste chinois, c’est un tout autre scénario qui se profile. Celui d’une Chine qui pourrait, in fine, tirer parti de la pandémie.

Croissance nulle au premier trimestre

Certes, sur le plan économique, le premier trimestre a été catastrophique. Avec des ventes au détail en baisse de 20 % sur les deux premiers mois par rapport à 2019, une production industrielle inférieure de 13 %, des investissements en recul de 24 % et des ventes de voitures en chute de 80 %, l’année 2020 s’annonce sous de sombres auspices. De mémoire d’économiste, on n’avait jamais enregistré de telles chutes depuis la Révolution culturelle, il y a plus de cinquante ans. Et comme la reprise s’annonce laborieuse, mars ne devrait pas être fameux non plus. Certains envisagent même une croissance nulle au premier trimestre. Quant au second, il ne devrait pas être exceptionnel.

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Contrairement à l’époque de la crise du SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère), en 2003, la croissance repose désormais plus sur la consommation que sur les exportations. Or, les pouvoirs publics ont les moyens de renforcer le pouvoir d’achat des ménages. Certaines municipalités ont d’ailleurs commencé à distribuer des bons d’achat pour que les consommateurs reprennent le chemin des centres commerciaux déserts. Mais il en faudra davantage pour retrouver un taux de croissance de près de 6 %, comme l’espérait encore le gouvernement à la fin de 2019. En raison du choc qui s’annonce aux Etats-Unis et surtout en Europe, la fameuse « reprise en V », celle d’un redémarrage rapide et puissant, semble bien improbable. Côté conjoncture, le tableau reste donc sombre.

Avance technologique

Mais, pour la Chine, il y a aussi des motifs d’être satisfaite. En raison de leur impréparation, les Etats-Unis et l’Europe semblent incapables de gérer la crise de façon moderne, à la sud-coréenne, en recourant massivement aux tests, aux masques et aux nouvelles technologies. Faute d’alternative, le confinement « à la chinoise » s’impose un peu partout, de l’Italie à la Californie. Même si on ne connaîtra probablement jamais le nombre réel de décès survenus en Chine à cause du coronavirus, le nombre de morts est déjà tellement élevé en Europe que l’on parle déjà du « modèle chinois ».

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