Erdogan perd Istanbul, cœur de son pouvoir

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La victoire d’Ekrem Imamoglu à l’élection municipale consacre l’émergence d’une nouvelle génération de responsables politiques en Turquie.

Par Publié aujourd’hui à 11h33, mis à jour à 11h46

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Ekrem Imamoglu salue la foule, après l’annonce de sa victoire à la mairie d’Istanbul, le 23 juin.
Ekrem Imamoglu salue la foule, après l’annonce de sa victoire à la mairie d’Istanbul, le 23 juin. KEMAL ASLAN/REUTERS

A Istanbul, la liesse s’est exprimée sur les deux rives du Bosphore, dans le quartier de Besiktas à celui de Kadiköy, en passant par Sisli, Esenler, Beylikdüzü. Jusque tard dans la nuit du dimanche 23 au lundi 24 juin, des dizaines de milliers de personnes ont célébré la victoire d’Ekrem Imamoglu, le candidat du Parti républicain du peuple (CHP, kémaliste) et de l’opposition unie, élu maire avec 54 % des voix, contre 45 % pour le candidat du pouvoir, l’ancien premier ministre Binali Yildirim. Deux autres candidats totalisent moins de 1 % des suffrages.

A coups de klaxons, de chansons, de drapeaux agités depuis les voitures qui filaient à vive allure sur les avenues, les Stambouliotes ont laissé éclater leur joie. Un peu partout, des vendeurs de rue se sont mis à proposer à la vente écharpes, drapeaux, insignes à l’effigie d’Ekrem Imamoglu auréolé de son slogan, « Tout ira bien ! ».

Le scrutin se jouait pour la deuxième fois en deux mois après l’annulation du premier vote à la suite de la requête du Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur). La formation avait persuadé la Haute Commission électorale de l’annuler, évoquant des « fraudes ». L’opposition avait dénoncé « un putsch », tout en acceptant de se soumettre une nouvelle fois au verdict des urnes.

Cette fois-ci, la victoire de l’opposant est écrasante. Lors du premier vote, le 31 mars, M. Imamoglu avait seulement 13 000 voix d’avance sur son concurrent, Binali Yildirim. Selon des résultats confirmés lundi matin, il compte 806 000 voix d’avance sur son rival. Les votes lui ont été favorables dans 28 arrondissements d’Istanbul sur 39, contre 15 lors du premier scrutin.

A la surprise générale, Ekrem Imamoglu a fait un très bon score dans les arrondissements qui sont des fiefs traditionnels des islamo-conservateurs, notamment à Beyoglu, sur la rive européenne, le quartier où Recep Tayyip Erdogan est né, ainsi qu’à Usküdar, sur la rive asiatique, où le « reis » (le « chef », l’un des surnoms de M. Erdogan) a sa résidence familiale.

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Binali Yildirim a aisément reconnu la victoire de M. Imamoglu. « Je le félicite, je lui souhaite bonne chance, j’espère qu’il fera un bon maire pour Istanbul », a-t-il déclaré, dans un message télévisé à l’adresse de son rival.

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