Environnement au programme des candidats: plus de promesses politiques que des actes !

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Il faut non seulement de nouvelles mesures fermes et réfléchies mais aussi les mettre les pratique. Les manifestes ne suffisent pas.

Il faut non seulement de nouvelles mesures fermes et réfléchies mais aussi les mettre les pratique. Les manifestes ne suffisent pas.

Nous sommes en pleine campagne électorale. Plusieurs mesures sont annoncées par les gros comme par le plus petit parti. Certains sont réalisables d’autres non, ou ne resteront que des phrases sur du papier, comme pour les années précédentes. En sus de prendre le plastique comme seule source de pollution, les mesures de cette année, même si les gros blocs ont un chapitre «écologie» dans leurs manifestes, suffisent-elles pour lutter contre les gros problèmes environnementaux ? 

Maurice est vulnérable aux effets néfastes du changement climatique selon le Programme des Nations unies pour le développement, en particulier sa zone côtière, où la convergence de l’accélération de l’élévation du niveau de la mer et de la fréquence et de l’intensité des cyclones tropicaux, avec des précipitations plus intenses et des vents plus forts, entraîne des pertes économiques élevées, des stress humanitaires et une dégradation environnementale. D’ailleurs, les prix de la nourriture augmentent, les arrivées touristiques chutent, les accumulations causent de considérables dégâts, entre autres. 

Vincent Florens, écologue, trouve que les mesures proposées en faveur de l’environnement sont mieux que rien, mais pas grand-chose non plus car nous faisons face à d’énormes défis environnementaux qui affectent de plus en plus sévèrement plusieurs secteurs comme la santé, le tourisme, l’emploi, entre autres. Et ce ne sont pas de petites mesurettes, dont certaines passent complètement à côté, qui redresseront la barre et feront avancer dans la bonne direction, dit-il. 

«Il est plus que temps de sérieusement s’atteler à recentrer la problématique de la dégradation de l’environnement et de l’intégrer au cœur même de toutes nos actions. Plus on tarde à comprendre, plus le retard se creusera et les coûts seront lourds.» 

Certaines mesures sont réalisables et d’autres ressemblent davantage à des promesses sans lendemain comme on en a plutôt l’habitude d’entendre dans la conjoncture et qui souvent n’engagent au final que ceux qui les croient. Pour Vincent Florens, l’élimination complète du plastique d’ici 2030 est utopique surtout dans un pays (hormis Rodrigues) avec du retard dans ce domaine puisqu’on n’a pas encore commencé à bannir le plastique à usage unique. On profitera énormément de l’idée d’un couloir pour bicyclettes (bicycle lane) de Lalit, avec, à terme, pourquoi pas ? le développement d’un corps sain dans un environnement sain.

Pas d’esprit civique

Il faut, au dire de Vincent Florens, se rendre compte de la recrudescence du littering et du dumping sauvage à Maurice. Son constat est que l’esprit civique des gens régresse en fonction de l’apathie des autorités à résoudre le problème. 

L’accent est mis beaucoup trop sur le nettoyage, qui ne marche pratiquement pas de toute évidence, puisqu’il ne s’adresse pas à la source du problème ou encore sont des initiatives sans suivi comme «Moris nou zoli pei», grande campagne de nettoyage du Budget 2019/2020 qui a eu lieu en juillet dernier. 

En outre, l’éducation et la sensibilisation sont certes importantes sur le long terme mais la faible utilisation des lois anti-déchets encourage l’incivisme. Même si les consommateurs choisissent d’éviter certains produits afin de réduire la pollution de plastique, cela restera minime comparé à la masse des gens qui n’ont pas les mêmes réflexes. Il faudra donc activement décourager le plastique, par les restrictions, les taxes, l’interdiction de pub, entre autres, et encourager activement les alternatives en les subventionnant ou à travers d’autres mesures incitatives, propose-t-il. 

Toutefois, la création de la River and Lake Authority peut être une bonne chose puisque les rivières ont été très longtemps négligées et une telle initiative pourra effectivement aider à renflouer nos réserves en eau tout en créant des espaces verts et protéger la vie marine dans nos lagons avec tous les ricochets positifs. Mais pas suffisant pour la protection de nos ressources naturelles en raison de leur état piteux aujourd’hui. Il faut donc viser au-delà ; protéger, mais surtout restaurer. Pour ce qui est de la protection des ressources naturelles, l’ESA Bill de 2009 prévoyait d’excellentes mesures, mais il a été enterré depuis pour des raisons obscures.

Augmenter le budget

D’autre part, Vincent Florens estime nécessaire d’augmenter drastiquement le budget pour la protection de l’environnement, puisqu’il est contre-productif de continuer à minimiser les problèmes environnementaux en y budgétant des miettes. 

«Remplacer des mesurettes par des mesures fermes suivant une politique sur le long terme ; arrêter l’habitude de freiner et de bloquer des stratégies et des projets de loi nationaux qui visent la protection de l’environnement ou d’affaiblir les lois de protection comme le pays l’a fait avec la Native Terrestrial Biodiversity and National Park Act de 2015 ; et passer de nouvelles lois pour mieux protéger l’environnement, et les mettre en œuvre surtout.» 

Il est important aussi de développer une vision plus intégrée de la protection de l’environnement sous toutes ses facettes à travers une sorte d’«Environmental Protection Agency», pour remplacer la situation fragmentée où elle se trouve aujourd’hui.

Sollicitée, Adi Teelock, membre de Platform Moris Lanvironnman, soutient que l’organisation ne formulera pas de propositions avant les élections comme en 2014 car elles arrivent vite et, d’autre part, non seulement les promesses électorales ne sont pas tenues mais parfois c’est le contraire qui se passe. 

«Donc, à quoi bon faire des propositions qui seraient reprises dans des programmes mais qui ne seront pas appliquées ? Nous allons faire nos propositions au gouvernement qui sera issu du scrutin du 7 novembre. Il y a des mesures intéressantes dans tous les programmes mais d’autres ne sont pas sérieuses.» Il faudrait les évaluer dans leur globalité, explique-t-elle.

Petits partis plus sérieux

Il semble que ce soient les petits partis qui pour l’instant (ce texte a été écrit avant la publication du manifeste du MMM) font preuve de plus de sérieux, à la fois pour la cohérence du programme que pour le contenu des mesures. Par exemple, l’abolition du plastique d’ici 2030 : on ne précise pas plastique jetable. Par ailleurs, on ne mentionne aucune construction hôtelière à moins de 100 m de la plage mais pendant ces cinq ans, on a autorisé des constructions dans des zones où elles n’auraient pas dû, mais il reste très peu de Pas Géométriques non-alloués – et pourquoi préciser «hôtelière» ? Déjà des campements sont transformés en structures d’hébergement et quid de Property Development Schemes

Pour les élections 2014, le manifeste électoral du gouvernement sortant contenait des propositions pour une île écologique et moderne. Le projet Metro Express, n’a non seulement causé la destruction d’arbres mais peut-être faudrait-il plus exploiter l’énergie verte. Parmi les 12 commandements, il était mentionné qu’ils comptaient «valoriser, faire respecter et protéger notre environnement, nos ressources naturelles, nos plages et notre patrimoine», est-ce une répétition ? Certaines des mesures proposées peuvent être bonnes en soi mais pas du tout suffisantes pour répondre à la problématique auxquelles elles déclarent s’adresser.

Platform Moris Lanvironnman proposera deux types de propositions 

Adi Teelock annonce que Platform Moris Lanvironnman fera des propositions déjà formulées et possiblement quelques nouvelles. Il y en a deux types : qui relèvent de principes fondamentaux et de cadres, comme suit : 

Principes fondamentaux et cadres generaux

  • Œuvrer pour le bien commun – en ligne avec les objectifs de développement durable. 
  • Transparence et gouvernance – trop de décisions importantes sont prises sans transparence et sans suivre les principes de la bonne gouvernance.
  • Participation des parties prenantes aux décisions – consultations, etc.
  • Élaboration de politiques sur la base de données probantes et de la transversalité des enjeux (approche globale ou holistique plutôt qu’en isolation).
  • Un aménagement du territoire qui prend pleinement en compte la crise climatique et ses effets.
  • Revoir le cadre législatif et réglementaire pour rendre performante la protection de l’environnement et renforcer le système d’application des lois et règlements.

Pour les politiques sectorielles, l’organisation compte prendre en consideration 

  • La protection et l’amélioration de la biodiversité et des écosystèmes – tout un ensemble à protéger, de la montagne aux récifs.
  • La gestion des déchets solides, avec en haut de la pyramide la réduction des déchets. Il est impossible de recycler tout le plastique jetable utilisé. Il faut des mesures fortes, cohérentes et un plan de transition hors du plastique jetable comme les bouteilles, sacs, take-aways et pailles.
  • La politique de gestion du littoral pour à la fois prendre en compte les aspects écologiques, environnementaux et sociaux.
  • Une politique audacieuse de production d’énergie renouvelable avec en parallèle la réduction de la demande.
  • La protection des terres agricoles et l’encouragement à l’intégration de pratiques agricoles saines.
  • L’adoption des principes des «infrastructures vertes» dans la gestion des eaux pluviales (inondations) et des défenses côtières (érosion, submersion marine)
  • Et contrôle sévère de la pollution de l’air et des cours d’eau.


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Lexpress

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