entre Poutine et Loukachenko, une complexe relation d’intérêts mutuels

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Le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, lors de son discours du 4 août 2020.

Face aux diatribes d’Alexandre Loukachenko, Moscou reste de marbre. Au fil de la campagne électorale, le président biélorusse est allé crescendo contre la Russie de Vladimir Poutine. Sur un ton guerrier, il a accusé le grand frère d’être intervenu dans la présidentielle pour déstabiliser son régime. « Nous ne vous abandonnerons pas le pays. L’indépendance, ça coûte cher, mais elle en vaut le coût », a lancé Alexandre Loukachenko mardi 4 août lors de son discours à la nation. Il ciblait clairement la Russie.

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C’est un retournement pour « Batka », comme on appelle le président. Par le passé, le « père » défiait les Occidentaux et se présentait en « dernier rempart avant Moscou ». Il a certes observé ce qui s’est passé en Crimée, annexée par Moscou en 2014, puis dans le Donbass, et craignait que les Russes ne répètent en Biélorussie le scénario ukrainien. Mais, traité en ami, Alexandre Loukachenko n’avait jamais jusque-là visé Moscou avec tant de virulence. Il était d’ailleurs encore le 24 juin au côté de Vladimir Poutine sur la place Rouge pour le défilé souvenir de la grande guerre patriotique contre le nazisme. Sous le soleil moscovite, il rayonnait de confiance malgré de persistantes tensions depuis fin 2019 et l’échec de pourparlers sur les prix préférentiels des hydrocarbures russes vendus à la Biélorussie.

« Menace imaginaire »

Un mois plus tard, mis en difficulté par une inédite vague de contestation à Minsk, Alexandre Loukachenko est soupçonné de vouloir regonfler sa popularité en cherchant un ennemi pour se montrer en père de la nation. « Il a changé de cible, la Russie plutôt que l’Ouest. Il n’y a que contre Moscou qu’il pouvait mener pareille opération commando… », ironise Anatoly Lebedko, vétéran de l’opposition biélorusse. Allusion à l’arrestation, le 29 juillet près de Minsk, de 33 « combattants » du groupe militaire russe Wagner arrivés pour « déstabiliser la situation en période de campagne électorale ». Telle est l’explication des médias au service d’Alexandre Loukachenko qui, lui-même, a dénoncé une tentative d’organiser « un massacre » à Minsk. « Invraisemblable ! Le président veut en fait se mettre en scène en protecteur de la nation face à une menace imaginaire », proteste Anatoly Lebedko.

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A Moscou, l’heure est à la retenue. Vladimir Poutine, qui entretient depuis des années une relation complexe avec son homologue biélorusse, entre amicales parties de hockey sur glace à Sotchi et négociations tendues au Kremlin sur les livraisons de gaz, n’a pas personnellement commenté les attaques de Minsk. Son porte-parole a démenti les accusations sur les 33 paramilitaires et, plus largement, sur les velléités de déstabiliser le voisin. « C’est évident que ça ne peut être le cas : la Russie et la Biélorussie sont des alliés, les partenaires les plus proches », a insisté Dmitri Peskov. Avec son gaz à bas prix, ses crédits bancaires et autres subventions, Moscou assure une survie artificielle de son voisin. La moitié du PIB biélorusse dépendrait de la Russie, principale destination des exportations des produits biélorusses non compétitifs sur le marché mondial.

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