Entre Paris et Varsovie, des tensions régulières autour du coût du travail

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A l’usine Whirlpool de Lodz, en Pologne, en avril 2017.
A l’usine Whirlpool de Lodz, en Pologne, en avril 2017. WOJTEK RADWANSKI / AFP

26 avril 2017. En pleine campagne présidentielle, le candidat En marche ! Emmanuel Macron et son opposante frontiste Marine Le Pen se rendent le même jour à Amiens, à la rencontre des salariés de l’usine Whirlpool locale. Celle-ci s’apprête à délocaliser sa production vers Lodz, en Pologne, laissant 290 ouvriers français sur le carreau. L’affaire prend vite une tournure politique sur la scène nationale, mais pas seulement. Symbole de la concurrence à bas coût régulièrement reprochée à l’Europe de l’Est, elle devient, aussi, un objet de crispation entre la France et la Pologne.

Lire aussi « Moi, j’ai dit la vérité à Whirlpool » : Emmanuel Macron défend son bilan face à d’ex-salariés dépités

Dans un entretien donné à La Voix du Nord, le futur président français attaque ouvertement Varsovie : « Dans les trois mois qui suivront mon élection, il y aura une décision prise sur la Pologne, promet-il. On ne peut pas avoir un pays qui joue des écarts fiscaux sociaux au sein de l’Union européenne [UE] et qui est en infraction avec tous les principes de l’Union. »

Dumping social

Quelques mois plus tard, le ton monte à nouveau, cette fois sur le dossier des travailleurs détachés, ce statut permettant à un salarié d’être envoyé par son employeur dans un autre Etat membre pour y fournir un service temporaire. Et suspecté, en France, de favoriser le dumping social, notamment dans le BTP. Emmanuel Macron reproche alors au gouvernement polonais de s’opposer au durcissement de la directive européenne sur le sujet. De son côté, ce dernier peine à comprendre pourquoi il est davantage attaqué sur la question que les Bulgares ou les Roumains…

Au-delà de ces deux épisodes, les relations entre Paris et Varsovie se sont tendues depuis l’arrivée au pouvoir des conservateurs eurosceptiques de Droit et justice (PiS), en 2015. « La discussion tourne parfois au dialogue de sourds, avec un peu d’instrumentalisation politique – et de mauvaise foi – des deux côtés », résume un diplomate européen, rappelant que la France est très présente en Pologne.

Aux yeux des Polonais, les quatre libertés de circulation − personnes, capitaux, biens et services − sont l’aspect le plus fondamental de la construction européenne

Les investisseurs tricolores furent en effet parmi les premiers à s’implanter dans le pays dès 1989, après la chute du bloc communiste. Aujourd’hui, l’Hexagone y est le troisième employeur étranger après l’Allemagne et les Etats-Unis, avec plus de 200 000 salariés dans 1 100 entreprises, notamment de la grande distribution, avec Auchan et Carrefour. « La France a aussi déployé son secteur bancaire pour profiter du marché intérieur polonais, le plus gros de la région, ajoute le diplomate. Mais la politique de “re-polonisation” de l’économie menée par le PiS est une source d’inquiétudes. »

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