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Il est difficile de se croiser en respectant la distanciation sociale entre les rayonnages de La Page, l’une des seules librairies françaises de Londres, au cœur du très chic quartier de South Kensington. « Avez-vous des protège-cahiers ? », demande un père de famille à une vendeuse, tandis que d’autres s’enquièrent des commandes de livres scolaires. Les premiers romans de la rentrée littéraire hexagonale, des cahiers Clairefontaine et des cartables Tann’s sont placés bien en évidence.
Il est 16 heures, ce vendredi de début septembre. Sur le trottoir d’en face, des adolescents sortent par grappes du lycée français Charles-de-Gaulle. L’Institut français, tout juste rouvert, et le consulat se trouvent à deux pas de là.
Cette rentrée scolaire 2020 respire presque la normalité dans le plus français des quartiers de la capitale britannique et ce, en dépit de l’épidémie de Covid-19, qui rôde toujours, et des nombreuses boutiques encore fermées.
Pourtant, nombre de résidents français de Londres, qui sont loin de tous loger à South Kensington, se posent moult questions. Quel est leur avenir dans cette capitale-monde de presque neuf millions d’habitants, poumon économique du pays – elle génère près du quart du produit intérieur brut (PIB) britannique –, et jusqu’alors réputée pour ses opportunités professionnelles, son multiculturalisme, sa vibrante scène artistique ainsi que ses superbes espaces verts ?
La récession liée au Covid-19 risque d’être l’une des plus violentes d’Europe, avec une chute du PIB comprise entre 11,5 % et 14 % en 2020
Le Brexit a eu lieu le 31 janvier 2020 et ses effets devraient vraiment se faire sentir au 1er janvier 2021, au terme de la période de transition, avec l’entrée en vigueur d’une politique migratoire nettement plus restrictive. Quant à la récession liée au Covid-19, elle risque d’être l’une des plus violentes d’Europe, avec une chute du PIB comprise entre 11,5 % et 14 % en 2020, selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
En raison des mesures sanitaires [les personnes revenant de France doivent s’isoler quatorze jours], « beaucoup de compatriotes ont dû renoncer à leurs vacances d’été, ce qui n’a pas été très bon pour le moral », souligne Olivier Bertin. A 52 ans, ce conseiller consulaire, qui a bâti sa vie professionnelle à Londres, ne se voit pas tout plaquer pour rentrer en France.
« On dirait un pays en décadence »
Arrivé au début des années 1990, comme beaucoup, pour parfaire son anglais, il a travaillé seize ans au lycée français, et dirige désormais deux crèches-maternelles privées dans les beaux quartiers de la capitale. Pourtant, « j’ai moins envie de rester à Londres. A cause du Brexit, on a l’impression d’être moins les bienvenus. J’étais en vacances à Lisbonne cet été, et j’y ai retrouvé l’ambiance de Londres dans les années 1990, cette euphorie, celle d’un pays dynamique, alors qu’ici, on dirait un pays en décadence. »
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