entre la Pologne et l’Allemagne, l’économie transfrontalière en grande difficulté

0
98

[ad_1]

A Zgorzelec, ville du sud-ouest de la Pologne frontalière de l’Allemagne et voisine de Görlitz.
A Zgorzelec, ville du sud-ouest de la Pologne frontalière de l’Allemagne et voisine de Görlitz. Kacper Pempel / REUTERS

Passer la frontière dans les deux sens à pied ou attendre dix heures dans un embouteillage pour rentrer chez soi : tel est, en somme, le choix qui s’offre aux Polonais travaillant du côté allemand de la frontière, aux alentours de la ville de Zgorzelec, dans le sud-ouest de la Pologne. Depuis que les autorités polonaises ont réinstauré les contrôles aux frontières, dans la nuit du samedi 14 au dimanche 15 mars, cette ville jumelle de l’allemande Görlitz, séparée par rivière Neisse, est devenue une zone où l’impact économique de la crise due au coronavirus se fait sentir chaque jour davantage, aussi bien pour Berlin que pour Varsovie.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Coronavirus : la Pologne introduit des « contrôles sanitaires » à ses frontières

Le pont Jean Paul II reliant Zgorzelec à Görlitz est le seul endroit de la région de Basse-Silésie où le passage vers la Pologne est possible à pied et de manière fluide, une solution alternative au passage sur l’autoroute A4, où l’embouteillage s’étend désormais sur vingt kilomètres. Il était de 40 kilomètres deux jours auparavant. Sur le pont, les ouvriers en bleu de travail affluent chaque jour à pied par centaines aux heures de pointe. En tant que travailleurs frontaliers et sous réserve de présenter un certificat de leur employeur, ils sont exonérés du confinement de quatorze jours décrété par les autorités polonaises.

Mais leurs usines se trouvent souvent à plusieurs dizaines de kilomètres de la frontière. Les sites de production allemands, extrêmement dépendants de cette main-d’œuvre, affrètent, dans le meilleur des cas, des bus pour remédier au problème, ou vont jusqu’à les héberger dans des hôtels. Certains employés mettent en place des systèmes de covoiturage, passant la frontière à pied et utilisant des véhicules laissés au préalable de part et d’autre.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Coronavirus : à la frontière entre la Pologne et l’Allemagne, interminables attentes et incertitudes

L’usine de batteries Accumotive, filiale de Daimler-Mercedes, située à 80 kilomètres de la frontière, est un des plus grands employeurs de la région. Près des deux tiers de ses 2 500 employés sont des ouvriers polonais, embauchés par l’intermédiaire d’entreprises de travail intérimaire. « La situation est très incertaine et la direction ne nous dit pas grand-chose, confie un employé de l’usine, sur le chemin du retour. Aujourd’hui, j’avais l’impression d’un tiers de l’usine manquait à l’appel. Sur les 29 personnes de ma chaîne de production, seules neuf étaient présentes. »

« L’impact sur la production est encore difficile à prévoir »

« Les entreprises intérimaires nous envoient massivement des e-mails, affirme un autre ouvrier. Elles avertissent qu’elles contrôleront les arrêts maladies, et que toute absence injustifiée est un dommage causé à l’employeur. Mais difficile de parler de présence injustifiée si le temps de trajet aller-retour peut être de six heures, dans le meilleur des cas. Ils ne sont pas très compréhensifs. » Selon Eurostat, 214 000 travailleurs polonais se rendent chaque jour à l’étranger pour travailler, dont l’immense majorité en Allemagne. Au-delà de l’industrie, le bâtiment, le secteur de l’aide à la personne et les services sont particulièrement concernés.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: