Entre Jair Bolsonaro et Alberto Fernandez, la haine cordiale

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Le nouveau président argentin, Alberto Fernandez (à gauche), et le vice-président brésilien, Hamilton Mourao, le 10 décembre 2019 à Buenos Aires.
Le nouveau président argentin, Alberto Fernandez (à gauche), et le vice-président brésilien, Hamilton Mourao, le 10 décembre 2019 à Buenos Aires. Daniel Jayo / AP

Après des semaines de refus, le capitaine Bolsonaro a finalement obtempéré : à la dernière minute, sous pression, le président brésilien a accepté d’envoyer un représentant de son gouvernement à l’investiture d’Alberto Fernandez, nouveau chef de l’Etat argentin, qui a pris ses quartiers mardi 10 décembre à la Casa Rosada, siège du pouvoir à Buenos Aires.

Pour cette tâche qu’il juge ingrate, M. Bolsonaro a tout de même dépêché son vice-président, le général Hamilton Mourao, deuxième personnage de l’Etat. « Mission accomplie !, a déclaré ce dernier sur Twitter à l’issue de la cérémonie d’investiture, où, bon soldat et visiblement soulagé, il s’est permis de donner une chaleureuse accolade à M. Fernandez, exprimant même son « désir que les relations entre [les deux] pays soient toujours plus fortes, plus matures et mutuellement bénéfiques ».

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Certes symbolique, la venue de ce militaire haut gradé a permis de retrouver un peu de sérénité après des mois de très forte tension. M. Bolsonaro, révulsé par le retour de la gauche au pouvoir à Buenos Aires, avait indiqué qu’il ne se rendrait sous aucun prétexte aux festivités (une première en près de deux décennies) et avait un temps menacé de boycotter l’événement. Il aura fallu la pression combinée des puissants lobbys parlementaires, militaires et économiques pour le forcer à changer d’avis.

Guerre de tranchée

Mais les braises sont encore chaudes entre ces deux leaders sexagénaires que tout oppose : d’un côté, un Jair Bolsonaro, rustre capitaine de réserve, habitué aux outrances en tout genre, nostalgique de la dictature et toujours rasé de près. De l’autre, un Alberto Fernandez, avocat aussi érudit que madré, péroniste marqué à gauche, portant fièrement une moustache en pinceau.

Toute l’année, les deux hommes se sont livrés à une guerre de tranchée. Traitant, en pleine campagne électorale, le président brésilien de « raciste, misogyne et violent », M. Fernandez n’a pas hésité à soutenir et à rendre visite à l’ex-président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, bête noire de Bolsonaro, alors incarcéré. Un « homme extraordinaire », selon lui, qu’il citera régulièrement en exemple, jusque dans son discours de victoire.

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Evidemment, Jair Bolsonaro n’a pas été en reste, appuyant le président argentin sortant, le libéral Mauricio Macri, promettant l’apocalypse en cas de victoire de la gauche, suspecte à ses yeux de vouloir créer rien de moins qu’une « grande patrie bolivarienne » à la frontière, prédisant, tour à tour, une vague d’émigration argentine, une explosion de l’alliance commerciale du Mercosur ainsi qu’une fuite des capitaux ou entreprises brésiliennes…

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